Olivier et Franck
Violences et cruautés en milieu homosexuel
Mai 2024
Olivier : Quelle violence, quelle cruauté, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi cette haine ? On dirait un temps de guerre. Et en effet, dans la ville : couvre-feu homosexuel. Quel est le nom de cette guerre ? D’où vient que les progrès sociétaux ne se traduisent pas en progrès de vie quotidienne dans la réalité du pays ? S’agit-il d’un retour de bâton, ou du refoulé ? L’homophobie aurait reculé sur le papier et sur les affiches pour se répandre comme un poison dans les cœurs et les esprits ? Si la parole est libérée c’est parce qu’elle ne compte plus, elle a perdu de sa valeur, de sa chair, les mots sont des oiseaux qui ne volent plus, on peut tout dire parce que rien n’est vraiment vrai, rien ne compte vraiment – je pense qu’ils ne se rendent pas compte de ce désastre. ça les a atteints. Ils sont devenus des objets pulsionnels avec des besoins qui recherchent d’autres objets aux besoins correspondants le temps d’une transaction. Capitalisation du désir. Traiter l’autre en objet comme on se traite soi-même en objet…C’est que l’autre est en train de devenir un ennemi, un adversaire, un danger. Soit l’autre est moi, comme moi, donc il n’est pas autre, soit il est résolument autre auquel cas c’est une menace, donc à supprimer… dans ma jeunesse, les pédés partageaient stigmates, insultes et ostracisme mais ils en étaient que plus solidaires, comme d’une famille inavouée, du même bord, comme autant de frères ensemble et séparés. Tous ne se plaisaient pas entre eux évidemment, mais il y avait un lien tacite, une connivence, un secret partagé, une communauté de destins, une bienveillance – ce monde est en grande partie mort… Aujourd’hui je ne vois que des individualités qui veulent jouir vite comme on meurt, et le pédé d’à côté n’est plus qu’un adversaire comme un autre… le plus inquiétant problème ne serait-il pas que les homosexuels se feraient désormais du mal eux-mêmes, à eux-mêmes, entre eux, comme des meilleurs ennemis ?
Franck : Je relaie ce texte d’Olivier Steiner, car comme beaucoup d’entre nous, il fait écho à ce que nous vivons en tant que gays. C’est la raison pour laquelle je n’utilise pas les applications vectrices de violence gratuite. Ce texte me renvoie à toutes les violences intracommunautaires que j’ai constaté ou subi dans l’habitat partagé associatif LGBT où j’ai habité de juillet 2020 à décembre 2023 : harcèlement moral de personne âgée vulnérable, tentative de m’interdire personnellement d’intégrer le dit logement, violation de domicile par une personne extérieure au logement, violation de domicile d’une des chambres d’un des cohabitants, tentative réussie ou non d’emprise financière d’un cohabitant sur un autre plus âgé et j’en passe… d’où ces mots qui décrivent ce que j’ai ressenti comme climat persistant dans cet habitat partagé LGBT associatif
Christian se permet d’ajouter : Comment imaginer qu’une association de gays seniors à Marseille ait pu devenir un repaire de prédateurs de vieux homosexuels ?