LES SALONS DE L’HOMOSOCIALITE
2002-2007
Cinq Salons de l’Homosocialité se sont déroulés de 2002 à 2007 à Marseille
Ils s’inscrivaient dans le contexte nouveau du début des années 2000 où depuis quelques années, un renouveau de la vie homosexuelle se manifestait. Nous écrivions ceci :
La bataille pour le PACS a contribué à révéler cette diversité, mais elle a aussi aidé les homosexuels à s’affirmer plus clairement. Cette affirmation s’est inscrite plus largement dans une soif de liberté des choix de vie et des comportements, chez les jeunes, mais bien au-delà chez toutes les catégories de la population, si l’on en juge par le fait qu’au moment du vote de la loi sur le PACS une majorité de la population s’est déclarée favorable à cette loi.
Une « communauté homosexuelle » qui s’affirme dans notre ville depuis plusieurs années à travers quelques moments forts : la journée mondiale de lutte contre le SIDA du 1er décembre, la Lesbian & Gay Pride de la fin juin, mais aussi l’Université d’Eté Homosexuelle de la fin juillet, la cérémonie de la déportation de la fin avril, etc.
Pourquoi un Salon de l’Homosocialité ?
1- Depuis de nombreuses années, il existe à Paris un Salon de l’Homosocialité (il deviendra le Salon des Assoces) qui a un succès important, en direction des hommes et des femmes concernés d’Ile de France, mais aussi de personnes venant de nombreuses villes à la recherche d’informations, d’échanges et de dialogue.
2- Les associations homosexuelles sont aujourd’hui assez nombreuses à Marseille, elles reflètent une diversité d’expériences (réflexion, débats, convivialité, café associatifs, loisirs, santé, recherche…), elles touchent des publics divers.
Un tel Salon a pour objet de leur donner un lieu pour présenter leurs activités, en direction en particulier du public homosexuel, mais au delà en direction d’un plus large public susceptible d’être intéressé par les activités des associations homosexuelles et lesbiennes.
3- Au-delà des associations marseillaises, les nombreuses associations actives dans d’autres villes seront sollicitées pour venir présenter leurs activités.
4- Des débats se dérouleront en continu, ils porteront sur les divers thèmes qui traversent la vie associative homosexuelle (couple, parentalité, éducation, culture, loisirs, militantisme associatif…).
5- Autant qu’il sera possible des présentations de livres, d’expositions ou de films seront proposés.
Le 1er Salon de 2002 (25-27 janvier)
Les échanges avec les autres associations ont tenu une place importante : UEEH, AIDES, MAEC (Chaperon Rouge), CEL, LGP de Montpellier, 3G, Forum Gai et Lesbien de Lyon, le Collectif contre l’homophobie ou la LGP de Marseille
Mais on en retient aussi l’intérêt des débats : sur ce qu’est le fait de « se vivre » jeune homosexuel, sur la transgression du genre apportée par les lesbiennes, sur la prévention en milieu gay, sur le couple homosexuel, sur la lutte contre l’homophobie ou sur les questions que se posent les parents d’homosexuels.
Et Geneviève Pastre a proposé sa propre démarche politique à travers le mouvement des Mauves.
Le 2ème Salon de 2003 (21-26 janvier)
Les échanges avec les autres associations : Collectif Homoboulot, Bears, CEL, APGL, UEEH, LGP de Marseille, SPI, Autre Cercle, SNEG
L’intérêt des débats : sur la place des homosexuels dans la société, le retour de l’ordre moral, sur les différences au sein du milieu LGBT, la santé des jeunes
Les documentaires « Bleu, blanc Rose » de Yves Jeuland et « Ce qui m’a fait drôle, c’est de caresser ses fesses » d’Emmanuel Vigier ont été présentés
Le 3ème Salon de 2005 (24-30 janvier)
Les échanges avec les autres associations : LGBT Formation, ILGA Europe, Amnesty International, UEEH, les groupes politiques agissant en milieu LGBT et plusieurs associations nationales (SOS homophobie, Inter-LGBT Ile de France, Collectif PACS etc. , APGL, Caritig et Aides)
L’intérêt des débats : sur les drames de l’homophobie avec Sébastien Nouchet et David Gros, et leurs avocats, sur les enseignements de deux années de sensibilisation à l’homophobie auprès des adultes dans l’Education nationale, sur l’homophobie dans le monde du travail, sur la dimension internationale des solidarités dans le mouvement LGBT, sur les mobilisations LGBT dans le cadre des élections législatives
Didier Eribon a donné deux conférences sur « Michel Foucault aujourd’hui » et sur son dernier livre « Sur cet instant fragile »
Le 4ème Salon de 2006 (21-30 janvier)
Les échanges avec les autres associations : Sans Contrefaçon, APGL, RAVAD, LGBT Formation, UEEH, AIDES, SOS Homophobie et les mouvements politiques internes à la communauté LGBT (HES, Verts, PC, UMP)
L’intérêt des débats : sur l’homoparentalité, sur l’homophobie, sur les commerces gays, sur la séropositivité, sur la culture (création, cinéma et littérature), sur révoltes ou revendications
Eric Fassin a donné une conférence sur son dernier livre « L’inversion de la question homosexuelle » ; et un documentaire a été présenté sur Pierre Seel, déporté homosexuel.
Le 5ème Salon de 2007 (19-28 janvier)
Les échanges avec les autres associations : UEEH, Sans Contrefaçon, SNEG, AIDES, SOS Homophobie, Collectif contre l’homophobie, LGP de Marseille, les mouvements politiques internes à la communauté LGBT (HES, Verts, PC, LCR, UMP)
L’intérêt des débats : sur littérature et homosexualité, sur les nouvelles préventions, sur la question du vote gay et les futures présidentielles
Daniel Borillo a donné une conférence sur « Homosexuels, quels droits ? »
A en juger par le nombre d’associations participantes au cours de ces différents Salons et par le souvenir qu’en ont gardé bien des militants LGBT des années plus tard, ces Salons ont joué un rôle important.