LYON 1975-1984
1969 : à Lyon, le Cercle Lautréamont est ouvert par Bernard, il a rapidement « les flics sur le dos », il fait preuve d’une certaine témérité, notant « j’ai été le premier à rompre cette loi non-écrite selon laquelle c’était les truands qui géraient la nuit, en ouvrant le Cercle » ; à ce moment-là il y a 2 samedis par mois des nuits gays dans la galerie Caracalla dans le Vieux-Lyon ; Bernard aime aussi aller vers Avignon dans la « boite géniale (de) Barbentane » ou vers Genève, les plus riches vont à Berlin dit-il
Années 1970 : à Lyon, le Cercle Lautréamont est un bar homosexuel clandestin – ouvert en 1969 -, l’un de ses objets est de « lutter contre la racisme homosexuel« , il fait l’objet des plusieurs fermetures administratives, et prend alors des noms différents Oscar Wilde, Berverly’s, Marcel Proust, etc.
4 février 1969 : à Lyon, Pier-Paolo Pasolini vient présenter son film Théorème à l’invitation du cinéma Le Duo, la presse locale formule des réactions très contrastées
15 octobre 1971 : à Lyon, Jean et Jean-Claude – 25 ans – ouvrent la Petite Taverne, rue René-Leynaud, où se produisent travestis et transformistes, elle fermera en 1998 ; les anecdotes seront nombreuses, elles sont illustrées par la photo de Richard Clayderman, le curé de Saint-Polycarpe, le 1er greffé du cœur, Dick Rivers, Michou, la chanson de William Sheller Les Filles de l’Aurore en 1983… Jean-Claude a travaillé à la Rothonde à Dijon et au Baldaquin à Paris
1972 : à Lyon, éclate le scandale des Ecuries du Roy dans une boîte de nuit du vieux Lyon, des policiers et un député sont impliqués dans une affaire de prostitution
1975 : à Lyon, plusieurs militants dont Jean-Paul Montanari ont tenté de lancer un FHAR, mais sans succès, quelque temps après ils fonderont le GLH (groupe de libération homosexuel), certains de ses membres soutiennent la révolte des prostituées lyonnaises lors de leur occupation de l’église Saint-Dizier, dans le 1er arr. ; en parallèle, un Centre des femmes ouvre, lié au MLF et au MLAC, à l’intérieur duquel se constitue un mouvement lesbien, il constitue le Groupe des Lesbiennes (GL) de Lyon qui lance le 1er fanzine lesbien français Quand les femmes s’aiment auquel collaborera le groupe lesbien de Paris
2 juin 1975 : à Lyon, des prostituées occupent l’église Saint-Nizier pour protester contre les violences institutionnelles et le harcèlement policier dont elles sont la cible, avec le soutien des mouvements féministes, elle s’insurgent contre la dégradation de leurs conditions de travail de 1972 à 1974 ; elles sont 100 le premier jour et 400 le 4ème jour, et font appel au mouvement le Nid, des prêtres de différentes villes acceptent l’occupation de leurs églises
1976-1979 : à Lyon, le GLH (Groupe de Libération Homosexuel) est créé en 1976, il organise de nombreuses actions : 2 semaines du cinéma au Cinématographe (L’Autre Amour au printemps 1976 avec 3 films sur l’homosexualité : Pink Narcissus, Une chose très naturelle et Mis O’ginie et les hommes fleurs ; le Semaine Homosexuelle en juin 1977), parution de 5 numéros de la revue Interlopes à partir du 1er n° de l’automne 1977 et le n° 5 en avril 1979, réunions dans le restaurant autogéré de la Croix-Rousse (Les Tables Rabattues), organisation d’une grande fête Dissidanse Rose en juin 1978 ; le groupe se situe à l’extrême gauche, imprégné par « les années 68, la contestation multiforme, éclatée, polycentrique », Jean-Paul Montanari est proche de la gauche maoïste, Michel du mouvement syndical, Bernard de la LCR, Bruno Hérail des organisations anarchistes, Graham des mouvements gay anglais, Alain soutient les mouvements Larzac et antinucléaires, des liens forts se tissent peu à peu avec la Planning familial ; Interlopes soutient la lutte contre l’installation du sur-générateur Phoenix et la cause palestinienne ; la Croix-Rousse est de 1975 à 1995 un univers de contestation où s’imaginent des expériences alternatives (cf. Mimmo Pucciarelli, 1996), le GLH se réunit un temps au Centre d’expression populaire de Saint-Georges, ancien siège du PSU, qui abrite les réunions de Radio Canut, le comité Larzac de Lyon ou le groupe d’action et de résistance à la militarisation ; le GLH n’a pas de « ligne » politique clairement identifiable, il se nourri d’un ensemble de préoccupations et de réflexions théoriques et pratiques sur l’homosexualité, il refuse la catégorisation « homosexualité » (cf. Guy Hocquenghem : « se déprendre de l’homosexualisme » et l’interview dans Rouge le 18 août 1978 sur la « dissolution de l’homosexualité »), ils refusent de participer à la formation d’une « identité homosexuelle » et la tasse n’est pas un lieu de sexualité choisie, mais un lieu de sexualité imposée ; le journal Libération annonce dans ses pages Rhône-Alpes les activités du GLH ; Jean-Paul Montanari, issu d’un milieu pied-noir plutôt pauvre, était étudiant en mai 1968 à 21 ans, il fréquentait le Secours Rouge animé par Jeannette Colombel, amie de Sartre, Foucault et Deleuze, il s’était présenté aux cantonales pour le PSU, il avait fait du chinois pour lire Mao dans le texte, mais à la lecture de Simon Leys, il a cessé son admiration pour le maoïsme ; Michel syndicaliste CFDT avait été touché par la présence du GLH lors du 1er mai à Paris, il militait au MAN (mouvement d’action non violente) et à la Cimade, refusant l’impôt « pour le Larzac » ; Bruno Hérail, né en 1947 comme Jean-Paul, avait participé à des mouvements associatifs à Paris, venu à Lyon, il a refusé de faire son service militaire, il a été arrêté et condamné à 9 mois de prison, il y a pris conscience de son homosexualité, sorti de prison, il va au Larzac où il ira 6 à 7 mois par an jusqu’en 1981 pour militer contre l’extension du camp militaire, en contact avec la Gueule ouverte, il a fini par écrire des articles sur l’homosexualité et par prendre contact avec le GLH ; au cours des années 1970, la police est omniprésente dans la vie gay lyonnaise, descentes dans les tasses et les bars (comme en novembre 1978 au Gardian, rue Terme), humiliations avec parfois des conséquences dramatiques (cf. le cas de Grégoire, clerc de notaire, terrifié à l’idée que ses parents et son patron soient informés de son arrestation par la police, rentré chez lui, il s’est pendu) ; des liens se sont tissés entre patrons d’établissements et police ce qui fait courir des rumeurs sur la prise en main par « les truands » d’une partie du monde homosexuel de la nuit (cf. le scandale des Ecuries du Roy en 1972) et l’inverse les boites peuvent faire l’objet de racket (cf. l’explosion survenue à la Petite Taverne, racket de la part de la police apparemment) ou les actes de racket dans les 3 boîtes qui marchaient le mieux : les Pieds dans le plat (chez Hervé Morel), à l’Ambigu et au Grillon
1976 : à Lyon, création du Centre lyonnais d’études féministes (CLEF) à l’initiative de 4 universitaires, à l’Université de Lyon II, campus de la Porte des Alpes, parmi elles Annick Houel, professeur de psychologie, et Patricia Mercader, étudiante en psychologie, il coïncidera bientôt avec l’émergence des idéaux et des combats significatifs des années 1970 -1980, il obtiendra en 1983 des financements du FSE (Fonds social européen) pour un programme de recherche du CNRS sur les femmes et les recherches féministes et lancera un appel à des archives liées au mouvement de libération des femmes, c’est le début de la constitution d’un fond documentaire (qui parviendra à 4 500 références dans les années 2010) ; en 2002 le CLEF deviendra le Centre Louise Labé
1976 : à Lyon création du Groupe des Lesbiennes créé en 1976
Mai 1976 : à Lyon le GLH organise une quinzaine homosexuelle au Cinématographe
11 novembre 1977 : rencontre des Groupes lesbiennes à Lyon (au Centre des femmes) organisée par les groupes de Paris et de Lyon, les groupes sont issus de Valence, Marseille, Rouen, Caen, Paris Centre et Banlieue Nord, Rennes, Tours, Angers ; création du groupe des lesbiennes de Paris (GLP) après la réunion d’Orsay, il crée des commissions de réflexion sur diverses questions, il se réunit à la maison des femmes du XIIIème arr. quai de la Gare, à l’image de celui qui existe à Lyon
1978 : à Lyon, Michel Branchu qui dirige une branche d’Arcadie inaugure un local, mais André Baudry, président national, ne se déplace pas pour cette inauguration ; l’association organise des moments de sociabilité pour ses membres (mais ce n’est que 3 ans plus tard que se créera une association dissidente d’Arcadie, l’ARIS) ; elle propose une démarche différente de celle du GLH, courant pédé radical, créé en 1976 qui existera jusqu’en 1979
Avril 1978 : à Lyon, le Groupe des lesbiennes édite le n°1 de Quand les femmes s’aiment, d’avril 1978 à mars 1980, la revue de groupes de lesbiennes se réfère au MLF et s’appuie sur deux collectifs le Groupe lesbiennes de Paris et le Centre des femmes de Lyon qui s’occupent de la parution de façon alternative, directrice Béatrice Faveur ; le n°2 paraîtra en novembre 1978
18 juin 1978 : le GLH de Lyon organise une fête appelée Dissidance Rose
Septembre 1978 : à Lyon, le journal Libération rapporte le 16 septembre qu’à 50m du commissariat a eu lieu un double meurtre sans que la police intervienne, dans une pissotière où pourtant les policiers font souvent des descentes pour rafler des homosexuels ; la revue du GLH Interlopes et le Flash d’information du CIDH (centre d’information sur l’Homosexualité) donneront un écho à ce double meurtre
Novembre 1978 : parution du n°2 de Quand les femmes s’aiment du Groupe de Lesbiennes du centre des femmes de Lyon ; le n°1 tiré à 1000 exemplaires, diffusé par les librairies et les associations amies (comme la Toile d’araignée à Aix-en-Provence, les librairies Des femmes à Marseille et à Paris, le GLH de Marseille, le MLAC et la librairie Carabosses à Paris) a été un remarquable succès ; une rencontre nationale est annoncée pour les 11 et 12 novembre et le n°3 sera diffusé à partir de Paris ; parmi les textes, Dominique et Claire (sur le désir à deux et à plusieurs), Chantal (un poème), Chantal Ibre (sur les mères lesbiennes, les procès gagnés pour la garde des enfants aux USA en 1976 et 1978 et l’absence de jurisprudence en France), Martine (lettre à un petit garçon), Frédérica et Geneviève (deux femmes emprisonnées 5 jours pour nudité sur un plage de Sardaigne), Josiane (Poor lonesome cow boy), Paula (Rumpelstiltskin : la danse de la ménagère solitaire), Barbara Sophiesdaughter (le mouvement féministe en Hollande) ou encore Dominique, Béa, Jackie, et le journal Sappho de Londres (1 000 exemplaires mensuels depuis 6 ans)
Novembre 1978 : à Lyon, parution de la revue Interlopes avec de nombreux articles: Des Garçons (extrait de la revue Tankonalasanté 1976), une lettre de JP racontant la fête du 18 juin, la publication au JO de la création de l’association Groupe de libération homosexuel de Lyon le 24 septembre 1978, le nom des rédacteurs (Michel Alibert, Pierre Berthier, Graham Fox de Birmingham, René Friart, Donald Germain, Bruno Hérail, Yves Lauras, Jean-Paul Montanari, Alain Neddam, John P. , Daniel Piot, Bernard Pelosse, Christian Pouget et quelques autres), les étapes précédentes (week-end à Aiguebelette en mai 1978, fête du 18 juin 1978, article et interview dans Libération Rhône Alpes le 22 mai 1978, interview dans Rouge le 18 août 1978, la journée de débats du 24 septembre), les étapes prochaines (rencontre des GLH les 11 et 12 novembre à Lyon), une longue retranscription des échanges sur les projets du GLH lors de la journée du 24 septembre, une information sur le vote du Sénat favorable à la dépénalisation de l’homosexualité le 28 jui 1978, quelques dates importantes pour les homosexuels (1969 Christopher Street, 1977 Sexpol, janvier 1978 La Pagode et d’autres événements de l’année, élections roses en février-mars, états généraux homosexuels en avril, Bologne en avril, Sénat en juin, San Francisco en juin, août à Londres, en Grèce et en Ardèche, au Mazel, Interlopes parle de 1978 année Gay), la parution du livre de la Ligue communiste révolutionnaire favorable aux revendications des homosexuels, des nouvelles des GLH de Montpellier, Amiens, Aix-en-Provence, Pau, Bordeaux
11-12 novembre 1978 : à Lyon, rencontre des GLH de France, organisée par le GLH de Lyon et la revue Interlopes, aux Hautanes, Saint-Germain au Mont d’Or, 160 personnes se rencontrent, venues de 25 groupes différents, des groupes de travail se sont constitués sur la presse homosexuelle, la coordination du mouvement, l’idéologie et le vécu des groupes, c’est l’occasion de parler du projet de lancement du magazine Gay Life (le futur Gai Pied), le GLH de Marseille lance l’idée d’une campagne nationale pour l’abolition des lois anti-homosexuelles que les débats déclinent en 4 points (abrogation des lois anti-homosexuelles, droit à l’expression publique de son homosexualité et au travestisme, abolition des interdictions professionnelles pour homosexualité, et arrêt de tout fichage, destruction des fichiers de surveillance et dissolution des brigades spéciales), la commission idéologie traite de l’identité homosexuelle (identité individuelle et collective), pour prolonger ces débats le GLH de Marseille propose de se retrouver une semaine en été (ce qui donnera naissance à l’université d’été homosexuelle du juillet 1979) ; dans l’Agence Tasse, dans son éditorial « de Lyon à Marseille » Jacques Prince est sévère « le mouvement homosexuel n’existe pas, il n’y a qu’une infime minorité de militants homosexuels » ce n’est « ni une force ni une puissance électorale », il note pourtant que s’est amorcé une nouvelle étape du mouvement, susceptible de se structurer en reconnaissant la diversité, les querelles de chapelles et les « numéros des stars » sont moins prégnants « à force de se battre pour le droit à la différence, il semble bien que nous commencions aussi accepter les différences que nous avons entre nous »
1979 : Michel Branchu entre en contact avec Jean le Bitoux, il devient correspondant de Gai Pied à Lyon, sympathisant de David et Jonathan, un peu réticent à l’égard des GLH – « très militants » pour lui « et ancré à gauche » (sans doute fait-il allusion en particulier au groupe Interlopes existant à Lyon alors) – et prépare la création du lieu associatif gay et lesbien de Lyon, ARIS, qui sera ouvert en 1981, il rencontre avec l’aide de Jean le Bitoux les animateurs de Diane et Adrien à Dijon, de la Boulangerie gaie à Marseille, et d’Ecoute Gaie à Paris, après la disparition du CUARH, il contribuera à créer la FNALG (fédération nationale des lieux gais)
Mars 1979 : à Saint-Etienne la pression politique et sociale bloque l’ouverture d’une boite homosexuelle « le Cercle de Lautréamont »
1er mai 1979 : à Lyon, les homosexuel-le-s du GLH (Groupe de Libération Homosexuel) et du Groupe des Lesbiennes – les 2 groupes partagent le même local rue Puits Gaillot – défilent avec leur banderole Pédés et lesbiennes en lutte (qui sera photographiée par Libération), dans défilé syndical traditionnel – de la place Carnot à la place de l’Hôtel de Ville – lié à la Fête du Travail, ils distribuent un tract sur lequel apparait en titre « Ma parole, mais t’es pédé/lesbienne ? ça te dérange ? Nous voulons vivre librement notre (homo)sexualité, nos désirs, nos amours » réclamant l’abolition des articles 330 et 331 du code pénal et l’article 16 du statut de la fonction publique ; le journal Le Progrès de Lyon se moque « Une banderole dorée attirait particulièrement l’attention. Le Groupe de Libération des Homosexuels n’avait pas choisi la sobriété. Sautillant et lançant des petits hou-hou, ils souhaitaient visiblement perturber la majorité silencieuse. C’est un moyen assez efficace, il est vrai, de déclencher la remise en cause de certains tabous. Est-ce le meilleur moyen pour obtenir le droit d’assumer librement sa sexualité ? Le problème est suffisamment grave pour qu’on dépasse vite certaines démarches infantilisantes » ; c’est le 1er cortège autonome des homosexel-les en milieu hétérosexuel et le 1er cortège commun des gays et des lesbiennes, ils et elles terminent en dansant la farandole sur la place de l’Hôtel de Ville, l’effet de groupe, environ 50 personnes, a joué un rôle déterminant, leur donnant la force de crier « nous sommes un fléau social »; le n°5 du magazine du GLH de Lyon, Interlopes, proclame : « Incendions les ghettos des langages, déchirons les oripeaux du désir pour qu’enfin apparaisse puis disparaisse la réalité de nos misères » accolé à un tableau des insignes utilisés par les nazis pour qualifier les détenus
Septembre 1979 : à Lyon, inculpation de l’animateur du Cercle André Gide, à la suite d’une descente des brigades de police de la Sûreté urbaine effectuée le 29 août ; d’autres lieux sont alors fréquentés par les homosexuels lyonnais le bar Le Guardian, les quais du Rhône, objet de rafles quasi-systématiques de la police, les tasses de la place Guichard , du bd de la Croix-Rousse , de la rue de l’Université derrière la faculté de Lettres, la place du Maréchal Lyautey , place Antonin Poncet à côté de la place Bellecour ou le long du fleuve, du parc de la Tête d’Or à celui de Gerland (la Lafond, la Wilson, le Temple et Notre-Dame d’Alger) où 20 à 30 personnes peuvent s’y retrouver certains soirs et jusqu’à 50 personnes le samedi soir, lieux de subculture gay ; Jean-Paul Montanari animateur du GLH en garde « une nostalgie terrible », il décrit les tasses lyonnaises comme « les plus belles du monde » ; Jean-René a apprécié de pouvoir les fréquenter dès 1972, à 15-16 ans
Début 1980 : à Lyon, dissolution du GLH créé en 1976, ses membres moteurs (comme Jean-Paul Montanari et Bruno Hérail) quittent Lyon compte tenu de leur entrée dans la vie active ; le GILH (groupe d’information et de libération homosexuel) se revendiquera comme son successeur
Septembre 1981 : premier article dans Gai Pied sur « l’amour à risque », le « cancer gay » apparaît, Michel Chomarat rédige la notice nécrologique de Pierre Jeancard, mort du SIDA, auteur du livre culte La Cravache
8 décembre 1981 : à Lyon, création de l’ARIS (Accueil Rencontre Information Services) animée par Michel Branchu ; elle mettre du temps à trouver un local, ce sera dans l’impasse Polycarpe, sur les pentes de la Croix Rousse, quartier aux initiatives politiques alternatives nombreuses
12 décembre 1981 : à Lyon, manifestation de protestation contre les discriminations à l’égard des homosexuels pour qu’un couple de lesbiennes puisse conserver la garde de leur enfant, derrière la banderole (créée lors du 1er mai 1979) »Pédés et lesbiennes en lutte »
24 avril 1982 : à Lyon, manifestation homosexuel-le l’ARIS et le GILH ont chacun leur banderole (pour le 2ème, elle affiche GILH. Pédés lesbiennes exigeons nos droits Lyon)
Eté 1983 : à Lyon, mort d’un homme sur les quais du Rhône, les plaintes du voisinage conduiront le maire à fermer et murer toutes les tasses
Octobre 1983 : à Lyon, parution du n°1 de Madivine, journal lesbien lyonnais
1984 : parution du Rapport Gai, issu de l’enquête de Pierre Dutey et Jean Cavailhes et Gérard Bach-Ignasse
3 février 1985 : à Lyon, deux hommes, Dominique L. Mouthe, 29 ans, pasteur évangélique pentecôtiste (exclu pour homosexualité par le conseil des anciens de l’association de Dieu de France), et Patrick Monvoisin, 22 ans, s’unissent « devant Dieu et devant les hommes », dans le cadre d’une bénédiction d’amour et de fraternité, par le pasteur Joseph Doucé fondateur du CCL (Centre du Christ Libérateur), organisée par l’association Agapè ; aussitôt après, la fédération des églises évangéliques baptiste tient à préciser que le pasteur Doucé n’est plus pasteur de cette union d’églises depuis 1974, pas plus qu’il ne l’est – ni le pasteur Mouthe – d’aucune de celles qui sont rassemblées dans la fédération protestante de France, et qu’il a été rayé de l’édition 1984 de l’Annuaire protestant
20-30 juillet 1986 : Femmes Soleil de Grenoble organise une rencontre lesbienne dans un hameau du Queyras avec femmes et enfants (garçons jusqu’à 7 ans), cuisine assurée par roulement
Automne 1987 : en Rhône-Alpes, parution du n°1 d’Etudes Féministes, bulletin national d’information réalisé par l’Association pour les études féministes et l’association des femmes Féminisme et recherches
13-14 juin 1989 : à Lyon, l’ARIS fête ses 5 ans