BIOGRAPHIE Laurence CHANFREAU
(Chanfro)
Née le 2 mai 1959 à Paris, famille bourgeoise et catholique
Elle fait face à des abus sexuels et tente de se suicider plusieurs fois
Artiste féminine plasticienne photographe, signe en artiste sous le nom de Chanfro
Architecte de formation, disciple de Paul Virilio, exerce de 1988 à 1995 dans différentes agences de Paris et Marseille
Elle fait attendre ses études avec de nombreux petits boulots (entre autres animatrice de centre aéré, monitrice de planche à voile, professeure d’autodéfense pour femmes battues)
Mémoire à 28 ans sur L’architecture inconsciente ou l’architecture des rêves de la nuit, Sophie Calle présidait le jury
A Marseille elle a réhabilité les bains-douches de la rue de la Palud pour en faire son domicile et lieu d’exposition
Elle préfigure la maison d’artiste qu’elle allait créer la demeure infinie où elle finira ses jours
Femme engagée, militante lesbienne féministe s’interroge sur les normes, mobilise son imaginaire e sa créativité
En 1994 elle participe à la première Gay Pride de Marseille (sur la photo elle porte le fils de Sylvie Gaume)
Elle crée avec Sylvie Gaume, Agnès Royon Le Mée et Dominique Lenfant 3 autres femmes le bar associatif lesbien Aux 3G au 13 rue rue Saint Pierre en 1996. Elles font elles-mêmes les travaux.
Préside Act Up Marseille en 1994 à 1996, lutte contre le sida, membre du CA du festival de films gays et lesbiens de Paris qui deviendra le Festival Chéries-Chéris, artiste moteur du collectif artistique Queer Factory, réalise 2 films avec Hervé-Joseph Lebrun et le 3è avec Mino D.C. ; elle monte le film Roof d’Emilie Jouvet avec Hervé Joseph Lebrun
Ses films et courts-métrages sont diffusés dans une vingtaine de festivals de films gays et lesbiens
Elle a publié Chanfro 1959/2009
En 1996 première expo images de sexes féminins en gros plan Et si nous nous regardions ? qu’elle présentera à Luminy lors d’une des premières Université d’été européenne des homosexualités (1999 ou plus tard) où elle rencontrera des militants homosexuels engagés comme elle, comme Erik Rémès
Graphiste, bédéiste, bartender, organisatrice de soirées puis vidéaste plasticienne, elle réalise plusieurs courts-métrages diffusés dans des festivals
En 2006 elle réalise une série de 4 documentaires Jouir malgré tout dont le premier montre une femme en train de se masturber pour donner à voir une réalité invisibilisée, ses modèles Barbara, Niki de Saint-Phalle ; elle réalisera 22 courts-métrages
Elle a invité toutes les femmes à regarder l’intérieur de leur sexe en acceptant la gêne et pour une fois sans juger l’esthétique
Dans La culture gaie et lesbienne de Anne et Marie Rambach elle dit qu’elle veut « juste rassurer les femmes, les lesbiennes, en prenant exemple sur sa vie sur un chemin de 20 ans qui a démarré dans la terreur, le noir, la pudeur, la honte, la frigidité, la peur, les complexes… ce qui arrive aujourd’hui dans une clairière de plaisirs, de bonheurs et de jouissances d’être une femme, une lesbienne »
Décédée le 3 juillet 2012, elle met un terme aux souffrances provoquées par la maladie s’est donné la mort à Monfrin, près d’Avignon, à 53 ans
Lors de la fermeture des 3G, 28 ans après, le 2 septembre 2024, sa mémoire sera particulièrement célébrée.