Jan-Paul Pouliquen, né le 19 septembre 1954, meurt à 69 ans le 28 avril 2023
ENGAGEMENTS SOCIAUX ET POLITIQUES ; Jan-Paul s’engage très jeune, vers 13-14 ans avec les Petits frères des pauvres et d’autres associations qui s’occupent des personnes âgées ; en 1973 l’occasion des législatives il s’engage dans le mouvement réformateur de Jean-Jacques Servan-Shreiber et Jean Lecanuet (qui s’est présenté aux élections présidentielles en 1965, entre de Gaulle et Mitterrand), contre le maire de Rueil-Malmaison, Jacques Baumel ; il est militant cégétiste, puis à 19 ans il milite au parti communiste en 1973-1974, où il acquiert une formation importante, en économie, en philosophie aussi avec des professeurs de philo de diverses tendances. Il intervient à plusieurs reprises au sein du PCF sur les questions homosexuelles. Il milite dans le cadre d’une législative partielle du 5è arr. de Paris où c’est Jean Ellenstein, le candidat des communistes. Ellenstein est l’un des grands intellectuels du PCF, Jan-Paul apprécie Pierre Juquin qui a alors une oreille attentive à l’égard des questions homosexuelles et le XXè congrès du PCF parle beaucoup des questions de liberté, Jan-Paul prend la parole – tremblant – devant 2 000 personnes à la Mutualité, il reçoit une ovation. Le contexte n’est pas si simple car l’affaire Marc Croissant, du nom de ce militant, employé d’une municipalité communiste dont il a été licencié parce qu’il avait adressé un courrier demandant un débat à l’Humanité à propos d’une affaire de pédophilie ; Jan-Paul reste au PCF jusqu’en 1981 ; il vit dans un modeste appartement dans le quartier de la Petite Roquette, ancienne prison pour femmes, puis il vivra dans un petit village de 113 habitants, à 1 600 m d’altitude en Savoie
HOMOSEXUEL : Une fois au métro Palais-Royal, il rencontre un militant qui distribue des tracts sur l’homosexualité, il est stupéfait qu’il existe d’autres homosexuels, découvre à la fois qu’il n’est pas tout seul et que d’autres le font savoir dans la rue, il fait deux fois le tour de la place avant d’aller parler à ce garçon, c’est Michel Heim, futur fondateur de la troupe foldingue des Caramels fous au Piano Zinc en 1982, créatrice de comédies musicales. Ils discutent un peu puis se retrouvent dans le même lit. Sa formation politique l’a aidé pour son militantisme homosexuel, il a vite vu qu’il y avait peu de militants là comme ailleurs et qu’il fallait faire énormément de choses, la plupart des homos viennent dans les associations pour des rencontres pas pour militer. En 1975 il écoute l’émission des Dossiers de l’écran consacrée à l’homosexualité « Pour ma génération c’est un grand souvenir. Des années après dans les associations de militants gay, on en parlait encore »