Communiqué de l’InterLGBT
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INTER CENTRES LGBT
Fédération française des CGL et des bénévoles qui se destinent
à l’accueil des personnes LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans)
PROJET DE COMMUNIQUÉ N°IC/CP/05/09
Lyon (69), le lundi 14 mars 2005
Souvenir de la déportation homosexuelle
LA NATION DOIT SORTIR DE L’AMBIGUÏTÉ EN RECONNAISSANT PLEINEMENT LA
DÉPORTATION HOMOSEXUELLE
(La Fédération des CGL appelle l’État, les élu/es et les associations des
déporté/es et familles de déporté/es à faciliter les démarches de
commémoration de la déportation homosexuelle… voire à cesser de les
entraver)
Suite à son appel du 7 janvier, la Fédération française des Centres gais &
lesbiens et de leurs Membres associés (qui regroupent 138 organisations et
2.546 militant/es lesbiennes, gaies, bi et trans) invite les actrices et
acteurs qui militent en faveur de la reconnaissance de la déportation
homosexuelle, effectuée à partir de la France durant la Seconde Guerre
mondiale, à demander à l’État, aux élu/es et aux associations des déporté/es
et familles de déporté/es leur pleine participation aux commémorations de la
déportation.
Lors de la cinquantième « Journée nationale du souvenir des victimes et des
héros de la déportation », le dimanche 25 avril dernier, l’incohérence de
l’État vis-à-vis des associations qui souhaitaient commémorer la déportation
homosexuelle fut flagrante. Selon les départements, les autorités
préfectorales ont varié de l’invitation officielle (Lyon, Bordeaux,
Biarritz) à la mise à l’écart stigmatisante (Orléans, Nîmes) et de
l’autorisation d’un dépôt de gerbe après le départ des élu/es (Le Mans,
Lille) à l’interdiction de tout dépôt de gerbe même après la cérémonie
(Montpellier, Grenoble). De telles manifestations d’homophobie
administrative violent les instructions gouvernementales des 9 avril 2001 et
27 février 2002, rappelées le 23 avril 2003.
La Fédération des CGL invite les associations qui souhaitent commémorer la
déportation homosexuelle lors de la prochaine Journée du souvenir, le
dimanche 24 avril prochain, à demander à leurs parlementaires d’interpeller
le ministre délégué aux anciens combattants. Hamlaoui Mekachera doit
rappeler aux préfet/es que « ces associations […] peuvent se joindre […]
à l’hommage que la France rend chaque année aux victimes du nazisme » et
« déposer une gerbe de fleurs » (circulaire du 27 février 2002). Le ministre
doit également leur demander de s’assurer que tous les motifs de déportation
soient cités dans les discours officiels, afin de faire acte de mémoire et
de pédagogie, aux termes de la loi du 14 avril 1954 qui institue la Journée
du souvenir en disposant que les « cérémonies officielles évoqueront le
souvenir des souffrances et des tortures subies par les déportés dans les
camps de concentration ».
La Fédération invite ces associations à demander directement à leurs
préfet/es de participer aux réunions de préparation des cérémonies.
La Fédération les invite enfin à demander aux associations des déporté/es et
familles de déporté/es de participer au financement et au dépôt de la gerbe
unique, conformément au « mot d’ordre » rappelé par le secrétariat d’État aux
anciens combattants le 23 avril 2003.
La Fédération appelle l’État à commander des recherches historiques afin de
faire entière lumière sur les persécutions dont les homosexuel/les ont été
victimes, durant la Seconde Guerre mondiale, sur l’ensemble du territoire
national. La Fédération déplore que la mémoire de l’ensemble des déporté/es
ne soit toujours pas un acquis, comme elle a pu le constater lors du dernier
anniversaire de la libération d’Auschwitz. Le 27 janvier, le site Internet
de la « Mission du soixantième anniversaire de la libération des camps et de
la fin de la Deuxième Guerre mondiale » ne mentionnait aucune occurrence des
termes « homosexuel/le/s »… Il n’en mentionne d’ailleurs toujours aucune,
alors qu’un rapport publié le 15 novembre 2001 par la Fondation pour la
mémoire de la déportation a établi qu’au moins 206 homosexuels ont été
déportés de France durant la Seconde Guerre mondiale.
Pour l’INTER CENTRES LGBT,
Vu l’article R112, alinéas 3 à 7,
Matthieu Chaimbault
+33 (0)6 77 78 70 33
Alexandre Defosse
+33 (0)6 23 011 011
Porte-parole délégués
porteparolat@inter-centres-lgbt.org
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[a] Concernant les commémorations de la déportation homosexuelle en France,
voir notre site Internet
[b] Voir également le communiqué n°IC/CP/05/02 de la Fédération des CGL, les
7/14 janvier derniers
[c] Voir enfin le communiqué n°IC/CP/05/05 de la Fédération des CGL et de
« An Nou Allé ! » (association des Martiniquais/es lesbiennes, gais, bi &
trans et de leurs ami/es), le 27 janvier dernier
[d] Lettre-type du lundi 14 mars aux parlementaires
[e] Lettre-type du lundi 14 mars aux préfet/es
[f] Lettre-type du lundi 14 mars aux associations des déporté/es et familles
de déporté/es
[g] Jean-Pierre Masseret de 1997 à 2001…
[h] Circulaire du 27 février 2002
[i] Loi n°54-415 du 14 avril 1954 consacrant le dernier dimanche d’avril au
souvenir des victimes de la déportation
[j] Éric Daniel, chef du protocole du secrétariat d’État aux anciens
combattants, entretien au magazine « Illico » publié le 23 avril 2003
[k] « Rapport concernant la déportation d’homosexuels à partir de la France
dans les lieux de déportation nazis durant la seconde guerre mondiale au
titre du motif d’arrestation n°175 »
[l] « 210 déportés homosexuels français », « Illico » du 28 mars 2002
[m] Jacques Floch, secrétaire d’État à la défense chargé des anciens
combattants, entretien au magazine « Illico » publié le 28 mars 2002
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[a] Concernant les commémorations de la déportation homosexuelle en France,
voir notre site Internet :
http://inter-centres-lgbt.org/trianglesroses2004.html
http://www.hexagonegay.com/TrianglesRoses/Reims2004-04.html
http://www.hexagonegay.com/TrianglesRoses/Nimes2004-03.html
http://www.hexagonegay.com/TrianglesRoses/Orleans2004-01.html
[b] Voir également le communiqué n°IC/CP/05/02 de la Fédération des CGL, les
7/14 janvier derniers : « Pour une vraie reconnaissance de toutes les
déportations ».
http://inter-centres-lgbt.org/10R/10Rcp27deportation.html
[c] Voir enfin le communiqué n°IC/CP/05/05 de la Fédération des CGL et de
« An Nou Allé ! » (association des Martiniquais/es lesbiennes, gais, bi &
trans et de leurs ami/es), le 27 janvier dernier : « Zut, on a encore oublié
les déporté/es noir/es et homosexuel/les… ».
http://inter-centres-lgbt.org/11R/11R-1cp02.html
[d] Lettre-type du lundi 14 mars aux parlementaires, leur demandant
d’interpeller le ministre délégué aux anciens combattants, Hamlaoui
Mekachera, afin qu’il rappelle aux préfet/es les conditions dans lesquelles
les cérémonies du souvenir de la déportation doivent avoir lieu :