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Les homosexuels déportés honorés pour la première fois à Bordeaux
SUD-OUEST Publié le 28/04/2014 à 06h00, modifié le 28/04/2014 à 08h14 par Étienne Millien.
C’était une première. Hier, les déportés homosexuels étaient honorés à Bordeaux aux côtés des autres victimes du nazisme. Dimanche, lors de la cérémonie du souvenir à Bordeaux. Sur la bannière (au deuxième plan à droite), les insignes des déportés, dont désormais, le triangle rose.
© Photo Guillaume Bonnaud
Les recherches sur le sujet sont trop récentes pour être catégoriques. Le nombre exact de déportés homosexuels, selon les historiens, atteindrait 10 000 à 15 000 personnes, dont à peine la moitié aurait survécu aux camps. Les experts estiment que la majorité des victimes de la répression nazie, porteuses du triangle rose, étaient allemandes. En France, 200 personnes auraient été concernées, dont aucun originaire de Bordeaux. Pourtant, la présence du triangle rose sur la banderole des insignes portés par les prisonniers du nazisme, hier, à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la déportation, au Fort du Hâ, à Bordeaux, est essentielle, selon Julien Pellet, délégué du Mémorial de la déportation homosexuelle à Bordeaux. « C’est un symbole. La reconnaissance de ces victimes a été longtemps ignorée. Et alors que l’on constate depuis deux ans une recrudescence des actes et des paroles homophobes à Bordeaux, les pouvoirs publics ont été poussés à agir. ».
Reconnaissance
La participation à la cérémonie a été négociée avec la mairie. « C’était une des revendications de la communauté LGBT les plus évidentes à satisfaire. Continuer à ignorer ce fait historique constituerait de l’homophobie », analyse Julien Pellet, avec son recul de militant, mais aussi d’historien.
Les rescapés des camps, internés pour homosexualité, se sont tus après la Seconde Guerre mondiale. Leur orientation sexuelle était alors pénalement répressible et la construction de la mémoire nationale mettait plus en avant le rôle des résistants et des combattants que celui des groupes ethniques ou sociaux. Le témoignage de Pierre Seel, dans les années 80, constitue le premier récit officiel français sur le sujet. « Dans certaines villes, la mémoire des victimes homosexuelles est toujours écartée », regrette Julien Pellet.
Mais l’histoire poursuit son travail de vérité, de mémoire et de vigilance. Le texte du discours national prononcé par le résistant Roger Joly a mis en garde « nos sociétés où réapparaissent les propos xénophobes, antisémites et discriminatoires ».
Bruxelles
Conférence sur Histoire et mémoire de la persécution des homosexuels par les nazis ( 5 décembre 2014)
Les cérémonies en France en 2014
Voici un petit résumé des retours qu’on a eu ce week-end:
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- Marseille: gerbe spécifique mais ok
- Bordeaux: oriflamme ok
- Lille: participation gerbe commune, pas de gerbe spécifique
- Arcueil (Ariane): ok
- Nîmes (Georges) : gerbe commune ok
- Nancy: pas de gerbe commune existante
- Tours: régression car pas d’invitation aux préparations
Des associations LGBT participent aux cérémonies commémoratives du souvenir de la Déportation
Les associations LGBT sont parfois invitées à participer à la cérémonie officielle, ou parfois juste après.
Ce dimanche est marqué en France par des cérémonies commémoratives du souvenir de la Déportation. Durant la Seconde Guerre Mondiale, des millions de personnes en Europe ont été déplacées, internées, exterminées en raison de leur origine, de leur religion, de leur appartenance à ce que les nazis nommaient alors les races inférieures. La Solution finale a vu l’assassinat programmé de plus de six millions de juifs et de nombreuses autres populations, notamment les tsiganes, ont connu l’enfer des camps de concentration et d’extermination.
Depuis plusieurs années, les associations LGBT en Europe ont œuvré pour faire connaître la déportation des homosexuels, regroupés dans les camps affublés du triangle rose. C’est essentiellement en Allemagne et dans les territoires annexés par le IIIe Reich que cette déportation a eu lieu de façon systématique. Il n’empêche, en France, des associations comme les Oublié-e-s de la Mémoire ou le Mémorial de la Déportation homosexuelle militent pour une meilleure diffusion de l’information et pour une reconnaissance officielle de la déportation pour motif d’homosexualité.
De nombreuse manifestations de commémoration ont lieu aujourd’hui, notamment à Paris, à Montreuil, Savigny sur Orge et Versailles (pour l’Ile-de-France). À Lille, et c’est une première, l’association Les Flamands Roses a été pleinement intégrée à la préparation de la cérémonie et y participe. Signalons aussi des cérémonies en présence d’associations LGBT en Lorraine, à Saint-Etienne, à Toulouse, en Alsace, à Grenoble, à Marseille ou encore à Château-Thierry. Publié par Christophe Martet
Montreuil
Inauguration du Square Jean Le Bitoux
Publié par Xavier Héraud
Dominique Voynet a inauguré le square Jean Le Bitoux ce matin à Montreuil. Yagg y était.
Jean Le Bitoux a désormais un square à son nom. Dominique Voynet, maire de Montreuil pour quelques jours encore, a inauguré ce matin une plaque au nom du militant gay à l’angle des rues Paul Bert et Etienne Marcel, dans un petit square. Le frère de Jean Le Bitoux, Philippe, les enfants de ce dernier, des amis, ainsi que quelques dizaines de militants du Mémorial de la déportation homosexuelle, de l’Autre Cercle ou de Contact étaient également présents. Avec une certaine émotion, les différents intervenants ont rappelé les combats du fondateur de Gai Pied, notamment son attachement à la lutte contre toutes les discriminations.
Sur la plaque on peut lire:
“Jean Le Bitoux 1948 – 2010.
Ecrivain-journaliste, militant engagé dans la lutte contre l’homophobie”
Hussein Bourgi Président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH)
Dominique Voynet maire de Montreuil
Paris
Communiqué et lettre du MDH
Mémorial de la Déportation Homosexuelle c/o Centre LGBT de Paris IdF
63 rue Beaubourg
75003 Paris
www.deportation-homosexuelle.blogspot.fr mdhcontact@yahoo.fr
Paris, le 14 Juillet 2014
Cher Ami,
Depuis quelques années, la prise en compte du souhait des associations LGBT à participer aux cérémonies du Souvenir de la Déportation s’est renforcée. Si les situations sont variables d’une ville à l’autre, il est désormais possible pour une association de se faire entendre sur le terrain, grâce à des précédents de circulaires du Ministère des Anciens Combattants ou du prises du position de Défenseur des Droits.
Du point de vue du discours officiel, les résultats sont contrastés : si les Ministres délégués ont à l’occasion pu évoquer la déportation pour motif d’homosexualité, si les organisateurs locaux (Mairies) ont pu le faire également, la citation explicite de ce motif, comme d’ailleurs la citation de tous les motifs de déportation n’a pas été prononcée lors du discours national unique choisi en commun par l’ensemble des associations d’Anciens Combattants.
Il est cependant un autre aspect sur lequel nous voudrions attirer votre attention : porter cette visibilité de tous les motifs dans l’organisation de la cérémonie du Souvenir elle-même, que ce soit par une plaque reprenant tous les triangles ou par le déploiement d’oriflammes. C’est une innovation qui fut majeure à Paris en 2001 et dont la généralisation locale fut portée par diverses associations LGBT assez rapidement. Ces signes se généralisent un peu, mais de façon lente et suite à des actions locales. Le MDH aimerait que le Ministère ou l’ONAC puissent donner de la visibilité à ces initiatives et encourager les autres organisations locales de suivre cet exemple.
Le MDH a regroupé ci-après les éléments dont il dispose sur l’état des plaques/oriflammes en France. Il aurait besoin de ton soutien pour savoir :
est-ce que dans votre ville vous avez également ce genre d’initiative ? le cas échéant, est-ce que vous en avez des photos ?
sinon, est-ce que vous connaissez d’autres villes qui auraient ce genre de visibilité ?
Nous comptons regrouper les informations dans un dossier que l’on pourrait pousser plus avant.
Merci de votre soutien à cette démarche.
Cordialement, Pour le MDH
LeMatthieu Chaimbault
Lettre du MDH au ministre
Lyon
Journée d’échange résistantes et soldates : lesbiennes engagées pendant la seconde guerre mondiale : 27 avril 2014