INVITATION
Nous déposerons la gerbe
en mémoire des homosexuel-le-s déporté-e-s
dans le cadre de la cérémonie officielle
Dimanche 29 avril 2012
Journée nationale du Souvenir
des victimes et des héros de la déportation
Carré 8 du cimetière Saint-Pierre
à Marseille, 10 h
(entrée 380 rue Saint-Pierre, 13005 Marseille)
Merci de vous joindre à nous
L’Europe des libertés ne peut se construire
sans reconnaître tous les crimes d’un passé
qu’elle voudrait à jamais aboli
Communiqué de presse
Disparition de Geneviève Pastre :
le MDH rend hommage à l’une des pionnières du mouvement LGBT
Avec le décès de Geneviève Pastre, c’est une figure familière et attachante qui disparaît.
Le MDH rend hommage à l’une des pionnières du mouvement LGBT, une militante qui avait su conjuguer et allier son engagement féminisme avec son combat au service de la cause homosexuelle et lesbienne.
Militante féministe, Geneviève Pastre avait délibérément choisi de militer avec les hommes parce qu’elle considérait que nous avions à agir ensemble, hommes et femmes, gays et lesbiennes, pour accéder à l’égalité des droits.
Aux côtés de Françoise d’Eaubonne et Daniel Guérin, elle faisait partie de ces
« anciens et anciennes » qui venaient témoigner et transmettre le flambeau lors des Universités d’Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités (UEEH) à la fin des années 70.
En 1981, elle s’engageait avec Pierre Seel, Jacques Van Dem Borghe et Jean le Bitoux pour dénoncer les propos homophobes de Monseigneur Elchinger.
Solidaire de Pierre Seel qui se battait pour obtenir la reconnaissance de la déportation pour motif d’homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle avait aussi pris une part active à ce combat.
Très attachée à la mémoire et à sa transmission, elle a participé à la création de l’éphémère Fondation « Mémoire des Homosexualités » avec Jacques Vandemborghe, Jean le Bitoux, Jean-Pierre Joecker, Jean-Pierre Meyer-Genton. Elle voulait participer au rassemblement des éléments de la mémoire des LGBT et contribuer avant l’heure aux « gays et lesbians studies ».
Elle a été la 1ère présidente de Fréquence Gaie. Elle s’est battue avec énergie pour sa survie, car elle considérait cette radio comme un outil créant du lien social dans la communauté LGBT et comme un levier au service d’ une cause politique, celle de l’obtention de l’égalité des droits pour les LGBT.
A l’invitation des associations LGBT, elle sillonnait les villes de France pour présenter et dédicacer ses livres ; ces déplacements, qu’elle semblait priser malgré son âge avancé, étaient pour elle l’occasion de partager avec générosité des témoignages, des anecdotes, des coups de gueule et des coups de cœur.
Le MDH salue la mémoire de Geneviève Pastre, qui fut ponctuellement une de ses compagnonnes de route.
Hussein Bourgi
Président du MDH
Serge Klarsfeld défend les déclarations de Christian Vanneste
Par Louis Morice Journaliste
L’avocat de la cause des déportés affirme qu’il n’y a pas eu de déportation d’homosexuels de France.
« Je n’ai jamais vu un document faisant état de la déportation d’homosexuels en France », affirme Serge Klarsfeld (Lionel Urman – Sipa)
Avocat de la cause des déportés en France, Serge Klarsfeld est intervenu jeudi 15 février dans la polémique provoquée par les déclarations de Christian Vanneste sur la « légende » de la déportation d’homosexuels en France.
« De France, il n’y a pas eu de déportation d’homosexuels. Un déporté homosexuel a bien témoigné, mais il est parti d’Alsace, territoire qui se trouvait régi par les lois allemandes », a déclaré Serge Klarsfeld dans un entretien à Nouvelles de France, « site développé par des journalistes et des internautes de droite, libéraux et conservateurs ».
L’historien explique que les homosexuels arrêtés en France pendant la Seconde guerre mondiale ne l’ont pas été en raison de leur orientation sexuelle mais parce qu’ils pouvaient aussi être résistants, juifs ou communistes. « Je n’ai jamais vu un document faisant état de la déportation d’homosexuels en France », a-t-il répondu aux questions de Nouvelles de France.
Serge Klarsfeld affirme clairement son soutien à Christian Vanneste lorsqu’il déclare qu’il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France : « Oui absolument parce que c’est la vérité. Ceux qui soutiennent qu’il y a eu une déportation diront qu’il y en a eu 2 ou 3 mais en Alsace ! Or, l’Alsace était considérée comme allemande à l’époque ! »
COMMUNUQUE / LE MDH CONDAMNE LES PROPOS NEGATIONNISTES DE CHRISTIAN VANNESTE ET ENVISAGE DES POURSUITES JUDICIAIRES
Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), association fondée en 1989 pour réhabiliter et préserver la mémoire des déportés pour motif d’homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale, condamne avec la plus grande fermeté les propos négationnistes tenus par le député UMP du Nord Christian Vanneste.
En outre, le MDH a demandé à ses avocats d’examiner la possibilité d’engager des poursuites judiciaires contre l’auteur de ces propos abjects. Ces allégations sont d’autant plus indignes qu’elles émanent d’un parlementaire.
Au cours d’un entretien sur les valeurs de la famille accordé au site LibertePolitique.com, le député UMP développe longuement une théorie négationniste sur « la fameuse légende de la déportation des homosexuels »
« Il y a aussi des légendes qui sont répandues. Par exemple il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être très clair là aussi.
Euh.. Manifestement Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à à peu près 30.000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs.
Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n’y a pas eu de déportation des homosexuels en France »
Les propos négationnistes de Christian Vanneste relèvent de la même stratégie idéologique développée par Jean Marie Le Pen lorsqu’il évoquait le « détail » : semer le doute pour ensuite réécrire l’Histoire.
Or la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France a clairement été établie en 2001 par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) puis précisée grâce à des recherches parcellaires sur des archives à l’occasion d’un colloque tenu en 2007.
Certains furent déportés depuis les départements alsaciens et lorrains, dont M. Vanneste semble accepter l’annexion par le Reich avec facilité et
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aisance. Pour tous ceux qui aiment la liberté, dont nous sommes, l’Alsace et la Lorraine sont demeurées la France entre 1940 et 1944.
Pierre Seel, qui fut le premier déporté Français pour motif d’homosexualité à témoigner, fait partie de ces victimes dont nous ne laisserons pas salir la mémoire.
Les recherches de la FMD ont notamment permis de retracer l’itinéraire de certaines victimes arrêtées à Paris ; plusieurs d’entre elles ont été transférés au sein de transports de « politiques » vers Buchenwald.
Parmi les cas recensés de déportation pour motif d’homosexualité depuis Paris , il y a :
– Jean Henri T., artiste dramatique arrêté en 1944 à Paris car il entretenait une liaison avec un Allemand.
– Un danseur d’opéra fréquentant les bals homosexuels clandestins de Paris. Arrêté le 22 août 1943 Place Blanche, il est emprisonné à Nanterre, puis remis le 1er octobre 1943 à la Brigade Mondaine de Paris qui le livre aux forces allemandes en vue de sa déportation.
– Georges C., homosexuel âgé de 17 ans et originaire de Dreux. Arrêté à Paris en novembre 1941, il est condamné à 5 ans de prison. Interné à Fresnes, il est transféré par convoi de la Gare de l’Est en direction de Karlsruhe (Allemagne). Il meurt de tuberculose dans le camp où il fut déporté.
La déportation pour motif d’homosexualité depuis la France a été mentionnée par le Premier Ministre Lionel Jospin en 2001 et par le Président jacques Chirac en 2005 à l’occasion du 40e anniversaire de la Libération des camps.
Le MDH dénonce le délire obsessionnel contre les homosexuels de Christian Vanneste dont ce dernier dérapage ne consiste ni plus ni moins qu’à profaner la mémoire des victimes de la déportation pour motif d’homosexualité.
Le MDH demande solennellement à Jean-François Copé de prendre ses responsabilités en excluant Christian Vanneste de l’UMP et en lui retirant son investiture pour les prochaines élections législatives; s’il ne le faisait il entacherait de manière irrévocable l’image et la moralité du parti qu’il dirige.
Le MDH demande au Premier Ministre François Fillon de condamner de manière officielle les propos d’un des membres de sa majorité parlementaire, qui vient d’être réinvesti par son parti pour les élections législatives des 10 et 17 juin 2012.
Une déclaration liminaire en ouverture de la séance des questions d’actualité au gouvernement qui aura lieu dans l’après midi s’y prêterait tout à fait.
Hussein Bourgi Président du MDH