Cérémonie de la déportation 2010

Message du Ministre 18 juillet 2010

Article Marseille 26-4-10

Article La Provence 15-4-10

Article 20 minutes 26-4-10

Gabrielle Génovésio ne veut pas des homosexuels

(lire la version complète sur Yagg)

INVITATION

Cette année enfin,

nous déposerons la gerbe

en mémoire des homosexuel-le-s déporté-e-s

dans le cadre de la cérémonie officielle

 

Dimanche 25 avril 2010

Journée nationale du Souvenir

des victimes et des héros de la déportation

 

 

Monument de la Déportation

à Marseille, 10 h

(Place Daviel, derrière l’Hôtel de Ville)

 

Merci de vous joindre à nous

L’Europe des libertés ne peut se construire

sans reconnaître tous les crimes d’un passé

qu’elle voudrait à jamais aboli

 

COMMUNIQUE :

 

A Marseille, la cérémonie de la déportation du 25 avril 2010

a enfin donné une vraie place aux LGBT

 

Des années de sensibilisation

Depuis 1994-95, les associations qui ont persisté à porter la gerbe des LGBT ont été nombreuses, Collectif Gay & Lesbien Marseille Provence, CEL, 3G, DJ, LGP, ACCGLM, LGP, Sans Contrefaçon, MPPM, VELA, etc. toutes, au rythme de la vie associative marseillaise, ont contribué à faire vivre cette volonté collective : manifester une solidarité avec tous les déportés et affirmer une présence en souvenir des déportés pour homosexualité.

Malgré l’humiliation d’être marginalisés, nous voulions être là.

Par 3 fois, Pierre Seel est venu à Marseille, et en 2003 il a participé à nos côtés au dépôt de la gerbe des homosexuels, écartés de la Cérémonie officielle.

Profitant de la venue de Pierre Seel, une association concurrente – les ODLM – s’est créée, avec l’objectif de tirer à elle cette dynamique collective, créant la division et refusant de déposer une gerbe collective, ce faisant, elle a fait régresser le mouvement de sympathie et de compréhension en faveur des LGBT.

Il a fallu avec persévérance et en serrant les dents, reconstruire une dynamique en déposant à nouveau une gerbe, et avec l’appui du réseau national du Mémorial de la Déportation Homosexuelle, recommencer à interpeller les autorités publiques et les associations de déportés, internés et résistants.

 

Une mobilisation sans précédent

Ces dernières années, outre les associations LGBT marseillaises, de nombreux membres des associations de déportés et internés, des hommes et femmes politiques de tous bords, les média enfin, ont été très nombreux, rendant de plus en plus incompréhensible l’ostracisme dont les LGBT étaient l’objet.

La HALDE nous a apporté un coup de main décisif soulignant la contradiction d’une cérémonie républicaine qui marginalisait l’une des composantes de la nation.

Les autorités publiques ont été tour à tour sensibilisées à cette anomalie et ont pris collectivement la décision de franchir le pas et d’accepter pleinement les LGBT.

En 2010, à Marseille aussi, les homosexuels ont pu modestement et respectueusement honorer leurs déportés, en même temps que tous les autres.

 

Nous sommes fiers d’avoir franchi cette étape, nous aurons à cœur de nous en montrer dignes.

Nous remercions tous ceux qui nous ont fait confiance.

 

Christian de Leusse

Marseille le 28 avril 2010

 

 

 

Communiqué de presse

du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH)

 

 

Montpellier, le 21 avril 2010

 

 

Le dimanche 25 avril prochain aura lieu la 65ème Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.

Comme chaque année depuis sa création en 1989, le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) rendra un hommage à la mémoire des femmes et des hommes déporté-es pour motif d’homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Nous le ferons dans de nombreuses villes soit à travers nos délégué-es départementaux/ales, soit à travers d’autres associations LGBT.

 

Si les associations homosexuelles sont désormais officiellement invitées à certaines de ces cérémonies, cela n’est pas le cas partout. De plus, même lorsqu’elles sont invitées, ces associations et leurs sympathisants-es ne sont pas toujours bien accepté-es par l’ensemble des autres participant-es.

En 2001, le Premier Ministre Lionel Jospin déclarait : « Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l’occupation contre certaines minorités – les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels.’’

En 2005, le Président de la République Jacques Chirac déclarait : « En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés.’’
Ces deux déclarations d’éminents représentants de l’Etat sont des actes politiques d’importance ; elles ne sauraient toutefois constituer à elles seules les actes officiels par lesquels la République Française reconnaîtrait la déportation pour motif d’homosexualité.

 

Face à ce constat regrettable, certaines associations homosexuelles devront s’accommoder, cette année encore, d’un accueil contrasté dû à des réalités locales indépendantes de leur volonté.

Recensement des situations dans 16 villes

A Nice (06) : Vincent Péchenot, le délégué du MDH, a informé la Préfecture de l’intervention de la HALDE à Marseille. Malgré la décision de celle-ci, les anciens combattants ont renouvelé leur refus catégorique, prétextant que le MDH n’est pas affilié à l’ONAC, tout en reconnaissant qu’ils s’opposeraient à une telle affiliation puisque le MDH ne regroupe pas des adhérents éligibles à pensions. Ainsi, Vincent Péchenot et des associations LGBT niçoises procéderont au dépôt d’une gerbe à la mémoire des déportés pour motif d’homosexualité à l’issue de la cérémonie officielle qui aura lieu à 11h au Monument aux Morts (Quai Rauba Capeu).

A Marseille (13) : Depuis 16 ans, les homosexuels déposaient une gerbe après la cérémonie officielle. Mais la mobilisation publique qui s’est effectuée au cours des dernières années après cette cérémonie, derrière la gerbe déposée par les homosexuels a été remarquable. En particulier, en 2009. Et, le coup de pouce apporté par la HALDE à la suite de la cérémonie de 2009 a été décisif. Aussi pour la 1ère fois, Christian de Leusse, le délégué du MDH, déposera cette année la gerbe spécifique pour les déporté-es homosexuel-les dans le cadre de la cérémonie officielle prévue à 10h au Monument de la Déportation situé Place Daviel (derrière l’Hôtel de Ville). Un regret, les associations de déportés ne veulent pas que les LGBT participent au financement de la gerbe unique.

A Nîmes (30) : Pour la 4ème année consécutive, le Collectif Inter Associatif LGBT nîmois, représenté par Georges Muller , délégué départemental du MDH, déposera, avec les présidents des différentes associations concernées, une gerbe commune à la mémoire de toutes les victimes du nazisme le dimanche 25 avril 2010 à 10h30 au monument des martyrs de la résistance (Pyramide, boulevard Jean Jaurès).

A Bordeaux (33) : Le Grand Rabbin de Bordeaux, Alain Nacache, et Julien Pellet, délégué du MDH, ont écrit une lettre commune au Préfet de la Gironde demandant la citation de tous les motifs de déportation, conformément à l’esprit de cette commémoration et parallèlement aux voeux exprimés en 2009 par le maire de Bordeaux, Alain Juppé. La Préfecture refuse pour le moment d’entendre leur revendication. A ce jour, Julien Pellet n’a toujours pas reçu d’invitation officielle, à l’inverse des quatre années précédentes pour la cérémonie de 11h45 au Fort du Hâ (dans la cour de l’Ecole Nationale de la Magistrature, proche de Pey Berland).

A Montpellier (34) : Hussein Bourgi, le délégué du MDH a été invité à la réunion préparatoire en Préfecture et à la cérémonie. Il sera placé aux côtés du Préfet, des élus et des autres représentants d’associations de déportés. La cérémonie débutera à 12h au Monument aux morts situé sur l’Esplanade Charles de Gaulle. Il sera procédé au dépôt d’une gerbe unique financée par la Mairie de Montpellier.

A Tours (37) : L’association LGP Centre sera présente à la cérémonie place Anatole France après la clôture de la cérémonie officielle, à 10h45 à la Stèle de la Déportation, place Anatole France, mais en présence d’élu-e-s. L’association lira un passage d’une œuvre littéraire en référence aux triangles roses et/ou noirs, déposera une gerbe en souvenir à tous les déportés et internés et invitera les participants à une minute de silence.

A Nantes (44) : le Centre LGBT de Nantes est invité à la cérémonie officielle à l’issue de laquelle il procédera au dépôt d’une gerbe distincte. L’hommage aura lieu à 11h au Monument de la déportation situé au Cimetière de la Chauvinière

A Angers (49) : Pour la seconde année consécutive à Angers, deux demandes récurrentes des associations LGBT, membres du MDH et de l’appel du 15 mars 2005, sont réalisées, à savoir être officiellement invitées à la cérémonie et pouvoir participer au financement d’une gerbe commune. Quazar s’en félicite et souhaite désormais que le Message national commun des associations de déportés, lu lors de la cérémonie, mentionne toutes les catégories de déportés.

 

Quazar appelle ses membres et sympathisants, ainsi que tous les citoyens, à participer à cette Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, à 10h30 à la stèle des Fusillés de Belle-Beille, avenue Notre-Dame du Lac, étang Saint-Nicolas, à Angers.

 

A Metz (57) : Au lendemain de la cérémonie agitée d’avril 2009, le préfet de Région a reçu Couleurs Gaies pour entendre son unique revendication depuis plus d’une décennie : que soient cités dans la cérémonie départementale à la mémoire des victimes de la déportation tous les motifs de déportation.

Couleurs Gaies a présenté une proposition alternative à la citation des motifs dans les discours : la pose devant le monument de Queuleu du fac-similé de la plaque commémorative présente au mémorial national de la déportation à Paris, citant tous les motifs de déportation.

Après 4 relances de l’association, une seule réponse écrite du Préfet : oui à une plaque… mais quelle plaque ? à quel emplacement ? AUCUNE REPONSE.

Malgré les recommandations de la HALDE (08/06/2009) en la matière, aucune invitation aux réunions de préparation de la cérémonie n’a été adressée à Couleurs Gaies.

Ainsi, Couleurs Gaies vient d’adresser, par son Avocat, un recours au Président de la République pour lui demander de faire respecter en Moselle une circulaire du 8 avril 2005 qui indique que les associations rappelant la mémoire des personnes déportées en raison de leur homosexualité doivent être conviées aux préparations des cérémonies.

La HALDE va être également saisie de ce dossier.

 

Pour réunir les conditions nécessaires à une cérémonie sereine, Couleurs Gaies exhorte la Préfecture,

  • soit de faire citer les motifs de déportation au cours de la cérémonie du 25 avril 2010,
  • soit d’intégrer de façon pérenne une plaque identique à celle apposée à Paris par le Ministère de la Défense, au protocole de la Journée du souvenir au fort de Queuleu en la plaçant devant le monument où se situe la cérémonie, et non quelques mètres plus loin pour l’oublier dès 2011…

 

A Lille (59) : L’association Les Flamands Roses porte le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité depuis 1991 à Lille. A l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, elle participera à la cérémonie officielle organisée à La Noble Tour, rue des Déportés à Lille, à 10h, cérémonie où elle déposera une gerbe spécifique.

 

Les Flamands Roses invitent toutes les personnes et les associations concernées par le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité, ainsi que leurs sympathisantEs, à les rejoindre lors de cette cérémonie.

 

A Strasbourg (67) : Christophe Charpiot, président de l’association Les Oubliés de l’Histoire, dédiée à la mémoire des homosexuels, des Roms et des usagers de la psychiatrie victimes de la déportation, et délégué du MDH, assistera lors de la cérémonie officielle au dépôt d’une gerbe unique. La cérémonie aura lieu à 12h sur la Place de la République.

A Lyon (69) : David Souvestre, le délégué du MDH et président de la Lesbian & Gay Pride a été invité à la cérémonie officielle comme cinq autres présidents d’associations LGBT lyonnaises. Un dépôt de gerbe unique aura lieu lors de la cérémonie prévue à 11h30 devant le Veilleur de Pierre, Place Bellecour, Lyon 2ème.

 

A Paris (75) : les délégué-es du MDH, Jean-Bernard Peyronel, Pierre Serne et Ariane Le Doré-Goodwin, ont été invité-es aux cérémonies prévues au Monument de la Shoah à 14h30, à l’Ile de la Cité à 15h30, à l’Hôtel Lutécia à 16h45 et à l’Arc de Triomphe à 18h30. Il sera procédé au dépôt d’une gerbe unique.

 

A Evry (91) : pour la 4ème année consécutive, l’association ANGEL 91 a été invitée à participer à la cérémonie officielle au cours de laquelle, après avoir été citée par le maître de cérémonie, elle déposera, comme les autres associations œuvrant pour la mémoire, une gerbe identique à celles des autres associations portant la mention « aux déportés homosexuels ». L’hommage aura lieu à 12h devant le Palais de Justice (rue des Mazières).

 

A Montreuil (93) : Pour la 2ème année consécutive, Pierre Serne, délégué du MDH, a été invité par Dominique Voynet, Sénatrice-Maire à déposer une gerbe portant un triangle rose et un triangle noir. Il sera accompagné pour ce geste symbolique de Catherine Morin Le Sec, de la Coordination Lesbienne en France.

La cérémonie débutera à 11h au Monument situé sur l’avenue de la Résistance, au niveau de la Croix de Chavaux.

Le MDH tient à saluer la volonté de l’équipe municipale de Montreuil qui a eu le souci d’organiser une cérémonie œcuménique et plurielle, en ayant le souci d’y associer le plus grand nombre de représentants des victimes persécutées pendant la Seconde Guerre Mondiale.

 

A Arcueil (94) : Ariane Le Doré-Goodwin, la déléguée du MDH, déposera une gerbe au nom du MDH sur laquelle sera marquée la phrase suivante : « Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle à l’ensemble des déporté-es ». La cérémonie débutera à 11h au Monument aux morts situé sur la Place de la République.

 

 

Le MDH prend acte avec regret de la persistance d’une reconnaissance à géométrie variable de la déportation pour motif d’homosexualité et de l’inégal traitement réservé aux associations portant cette mémoire.

 

Faisant abstraction des difficultés rencontrées ici ou là et considérant que le devoir de mémoire est plus que jamais nécessaire, le MDH invite le plus grand nombre de personnes à rendre hommage aux déportés pour motif d’homosexualité à l’occasion de la 65ème Journée du Souvenir de la Déportation.

 

 

Hussein BOURGI

Président du MDH

http://deportation-homosexuelle.blogspot.com

06 89 81 36 90

 

 

Communiqué de presse

 

 

Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) a pris connaissance du message d’Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, à l’occasion de la Journée nationale en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France.

 

Dans son allocution, Monsieur Falco mentionne la phrase suivante :

« Des Français livrèrent aux nazis d’autres Français, parce qu’ils étaient résistants, opposants politiques, homosexuels. »

 

Nous saluons la mention dans un tel discours des homosexuels déportés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Hubert Falco avait déjà évoqué ce fait historique lors de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation le dimanche 25 avril dernier, puis lors de la cérémonie commémorative au mémorial national de la Déportation dans l’ancien camp de Natzweiler-Struthof le dimanche 27 juin 2010.

 

Cette nouvelle citation à l’occasion d’une cérémonie officielle consacrée aux victimes des crimes racistes de l’Etat français, mérite d’être relevée et saluée. En avril dernier, nous avions écrit à Monsieur Falco pour demander que la déportation pour motif d’homosexualité ne soit plus omise dans les discours officiels. Notre démarche semble avoir porté ses fruits.

 

La cérémonie nationale, à laquelle nous avons été conviés, aura lieu le dimanche 18 juillet à 10h00, square de la place des Martyrs Juifs du vélodrome d’hiver, Paris 15e. Elle sera présidée par Hubert FALCO qui y prononcera son discours dans lequel il rend également un hommage aux Tziganes. Son message (ci-joint) sera lu dans toutes les communes de France où une cérémonie est organisée.

 

 

Hussein Bourgi,

Président du MDH

06 89 81 36 90

 

 

 

 

Pour mémoire :

La journée nationale en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » répondait au souhait exprimé par la communauté juive, ainsi que par de nombreuses personnalités françaises, de voir reconnaître officiellement la responsabilité du régime de Vichy dans les persécutions et les crimes contre les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-45).

 

 

 

Le décret n° 93-150 du 3 février 1993, signé par le président de la République François Mitterrand, a institué « une journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français » (1940-1944) ». Le 16 juillet, date anniversaire de la rafle du Vélodrome d’Hiver (16 juillet 1942), est retenu pour cette commémoration si ce jour est un dimanche, sinon celle-ci a lieu le dimanche suivant.

Le 16 juillet 1995, dans un discours prononcé lors de cette commémoration, le président de la République, Jacques Chirac, reconnaît que « la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français » et que « la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable ». Il rappelle, en outre, que la rafle du Vélodrome d’Hiver fut « le point de départ d’un vaste mouvement de résistance (dans lequel s’engagèrent) de nombreuses familles françaises », des « Justes » qui sauvèrent de nombreux juifs.

 

 

Communiqué de presse

65éme Journée Nationale du Souvenir de la Déportation :

Une reconnaissance inégale et disparate de la déportation pour homosexualité

 

Montpellier, le 22 avril 2010

 

Le dimanche 25 avril prochain aura lieu la 65ème Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.

Comme chaque année depuis sa création en 1989, le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) rendra un hommage à la mémoire des femmes et des hommes déporté-es pour motif d’homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Nous le ferons dans de nombreuses villes soit à travers nos délégué-es départementaux/ales, soit à travers d’autres associations LGBT.

 

Si les associations homosexuelles sont désormais officiellement invitées à certaines de ces cérémonies, cela n’est pas le cas partout. De plus, même lorsqu’elles sont invitées, ces associations et leurs sympathisants-es ne sont pas toujours bien accepté-es par l’ensemble des autres participant-es.

En 2001, le Premier Ministre Lionel Jospin déclarait : « Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l’occupation contre certaines minorités – les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels.’’

En 2005, le Président de la République Jacques Chirac déclarait : « En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés.’’

Le 18 janvier 2006, le Parlement Européen votait une résolution sur l’homophobie en Europe dont voici un extrait : « Le Parlement invite tous les États membres concernés à enfin reconnaître pleinement que les homosexuels ont figuré parmi les cibles et les victimes du régime nazi. »

Les deux déclarations d’éminents représentants de l’Etat Français sont des actes politiques d’importance ; elles ne sauraient toutefois constituer à elles seules les actes officiels par lesquels la République Française reconnaîtrait la déportation pour motif d’homosexualité.

 

Si nous saluons le vote de la résolution du Parlement européen, force est de constater qu’elle n’a pas eu de conséquences effectives en France.

 

En effet, depuis 2005 nous attendons vainement une nouvelle déclaration ministérielle ou présidentielle mentionnant les déportés pour motif d’homosexualité. Nous espérons toujours qu’un jour prochain toutes les victimes de la déportation seront citées dans les discours, messages et allocutions.

 

 

Face à ce constat regrettable et à cette pénible situation, certaines associations homosexuelles devront s’accommoder, cette année encore, d’un accueil contrasté dû à des réalités locales indépendantes de leur volonté.

 

Marseille : les homos seront présents pour la Journée du souvenir de la Déportation

vendredi 23 avril 2010

communiqué de presse Marseillepride – 22/4/2010

A Marseille, comme dans d’autres villes de France, les associations homosexuelles se battent depuis 1995 pour que la déportation homosexuelle soit reconnue lors de la cérémonie officielle.

Christian de Leusse, responsable de Mémoire des Sexualités Marseille a fait venir Pierre Seel en 2004 et s’est battu sans discontinuer pour obtenir cette reconnaissance, mais les associations en ont été privées et ont du se contenter de faire leur propre commémoration en marge de la cérémonie officielle. Pourtant de très nombreuses personnalités ou d’élus refusent cette ségrégation. De même que des représentants de cultes ou d’anciens combattants. Un Appel à la participation pleine et entière des LGBT à la Cérémonie officielle de la journée du Souvenir à Marseille et en France a été lancé en 2009 qui a recueilli plusieurs centaines de signatures.

Cette année, les homos déposeront une gerbe dans le cadre de la cérémonie officielle, mais il n’y a toujours pas de gerbe commune pour les juifs, les communistes, les handicapés, les tsiganes ou les homosexuel(le)s contrairement à d’autres villes de France.

Nous sommes persuadés que les choses peuvent encore évoluer grâce à des témoignages, comme celui d’Igor Vassilieff, Président de l’Union Départementale des Associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

C’est un message universel de tolérance et d’amour de son prochain qui doit être délivré lors de cette cérémonie du Souvenir et nul ne doit en être exclu. Trop de pays dans le monde condamnant, voire exterminant certaines catégories de la population.

Aujourd’hui les homos sont en deuil, car Jean Le Bitoux, celui qui a permis le recueil de témoignages historiques d’homosexuels déportés, violés, voire tués dans les camps nazi comme Pierre Seel, vient de mourir. Avec Pierre Seel, déporté au camp alsacien de Schirmeck, il a coécrit « Moi Pierre Seel, déporté homosexuel », il a également publié « les oubliés de la mémoire », puis a permis la réalisation du téléfilm de France 2 « Un amour à taire ». Il est également venu à Marseille pour peser de tout son poids dans la reconnaissance de l’infamie à Marseille comme en France. Jean Le Bitoux vient de mourir d’une trop longue et trop ancienne séropositivité.

C’est en particulier à la jeunesse que nous souhaitons nous adresser, car elle reste encore trop éprouvée dans la vie de tous les jours.

Nous nous inscrivons dans cette longue marche vers l’égalité et vers la reconnaissance.

C’est pourquoi Marseillepride qui est un jeune collectif d’associations LGBT Marseillaises et Provençales participera à cette manifestation du souvenir dans la dignité. Pour tous ceux et toutes celles qui sont morts ou ont été torturés et meurtris dans leur chair d’avoir été désignés comme citoyens (citoyennes) de deuxième zone.

Nous attendons des médias qu’ils fassent également œuvre de souvenir et qu’elles rapportent certains de nos combats pour cette reconnaissance. Vous l’avez déjà fait l’année dernière, et nous vous en sommes pleinement reconnaissants. Vous pouvez trouver différentes vidéos (comprenant la vidéo de l’interview d’Igor Vassilieff, Président de l’Union Départementale des Associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre dont nous pouvons vous donner des copies sur CD), images, articles ou textes sur la page facebook « Cérémonie Déportation Homosexualité »

Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d’information et nous comptons sur vous

Dimanche 25 Avril à 10h Place Daviel (ou Place du 23 janvier 1943, derrière l’Hôtel de Ville en haut des escaliers et en bas de l’Hôtel Dieu).

Merci de votre soutien, Le Président et les membres du Conseil d’Administration

 

 

 

 

 

 

Recensement des situations dans 17 villes

 

 

A Nice (06) : Vincent Péchenot, le délégué du MDH, a informé la Préfecture de l’intervention de la HALDE à Marseille. Malgré la décision de celle-ci, les anciens combattants ont renouvelé leur refus catégorique, prétextant que le MDH n’est pas affilié à l’ONAC, tout en reconnaissant qu’ils s’opposeraient à une telle affiliation puisque le MDH ne regroupe pas des adhérents éligibles à pensions. Ainsi, Vincent Péchenot et des associations LGBT niçoises procéderont au dépôt d’une gerbe à la mémoire des déportés pour motif d’homosexualité à l’issue de la cérémonie officielle qui aura lieu à 11h au Monument aux Morts (Quai Rauba Capeu).

A Marseille (13) : Depuis 16 ans, les homosexuels déposaient une gerbe après la cérémonie officielle. Mais la mobilisation publique qui s’est effectuée au cours des dernières années après cette cérémonie, derrière la gerbe déposée par les homosexuels a été remarquable. En particulier, en 2009. Et, le coup de pouce apporté par la HALDE à la suite de la cérémonie de 2009 a été décisif. Aussi pour la 1ère fois, Christian de Leusse, le délégué du MDH, déposera cette année la gerbe spécifique pour les déporté-es homosexuel-les dans le cadre de la cérémonie officielle prévue à 10h au Monument de la Déportation situé Place Daviel (derrière l’Hôtel de Ville). Un regret, les associations de déportés ne veulent pas que les LGBT participent au financement de la gerbe unique.

A La Rochelle et Saintes (17) : Le Centre Gay & Lesbien ADHEOS (Association d’Aide de Défense Homosexuelle pour l’Egalité des Orientations Sexuelles) sera présent pour la première fois à La Rochelle lors de la cérémonie durant laquelle, ce dimanche 25 avril, les associations de déportés déposeront comme chaque année une gerbe commune en souvenir des victimes et héros de la déportation.

Depuis des années, les associations luttant contre l’homophobie et pour la mémoire des homosexuels déportés pendant la Seconde Guerre Mondiale, parviennent progressivement à être associées aux cérémonies du Souvenir, avec le soutien de nombreuses Villes (c’est le cas à Saintes où ADHEOS déposera à nouveau une gerbe comme les années précédentes) et parfois, des préfectures.

L’association ADHEOS prend note de la réponse de Maxime Bono, député-maire de La Rochelle, tout en connaissant son engagement à ce sujet, qui va dans notre sens. Cette année, il s’agit donc ni plus ni moins d’une démarche visant à ouvrir le dialogue avec les associations de déportés de La Rochelle, sans bousculer le protocole, mais dans l’espoir que le motif d’homosexualité soit cité, et que dans les années à venir notre association soit officiellement associée à cette cérémonie.

De plus, Adheos est invitée poru la 3e année aux cérémonies de Saintes (rdv 10h15 au Monument aux morts, square Foch, devant le Palais de Justice) où une gerbe commune sera aussi déposée.

A Nîmes (30) : Pour la 4ème année consécutive, le Collectif Inter Associatif LGBT nîmois, représenté par Georges Muller , délégué départemental du MDH, déposera, avec les présidents des différentes associations concernées, une gerbe commune à la mémoire de toutes les victimes du nazisme le dimanche 25 avril 2010 à 10h30 au monument des martyrs de la résistance (Pyramide, boulevard Jean Jaurès).

A Bordeaux (33) : Le Grand Rabbin de Bordeaux, Alain Nacache, et Julien Pellet, délégué du MDH, ont écrit une lettre commune au Préfet de la Gironde demandant la citation de tous les motifs de déportation, conformément à l’esprit de cette commémoration et parallèlement aux voeux exprimés en 2009 par le maire de Bordeaux, Alain Juppé. La Préfecture refuse pour le moment d’entendre leur revendication. A ce jour, Julien Pellet n’a toujours pas reçu d’invitation officielle, à l’inverse des quatre années précédentes pour la cérémonie de 11h45 au Fort du Hâ (dans la cour de l’Ecole Nationale de la Magistrature, proche de Pey Berland).

A Montpellier (34) : Hussein Bourgi, le délégué du MDH a été invité à la réunion préparatoire en Préfecture et à la cérémonie. Il sera placé aux côtés du Préfet, des élus et des autres représentants d’associations de déportés. La cérémonie débutera à 12h au Monument aux morts situé sur l’Esplanade Charles de Gaulle. Il sera procédé au dépôt d’une gerbe unique financée par la Mairie de Montpellier.

A Tours (37) : L’association LGP Centre sera présente à la cérémonie place Anatole France après la clôture de la cérémonie officielle, à 10h45 à la Stèle de la Déportation, place Anatole France, mais en présence d’élu-e-s. L’association lira un passage d’une œuvre littéraire en référence aux triangles roses et/ou noirs, déposera une gerbe en souvenir à tous les déportés et internés et invitera les participants à une minute de silence.

A Nantes (44) : le Centre LGBT de Nantes est invité à la cérémonie officielle à l’issue de laquelle il procédera au dépôt d’une gerbe distincte. L’hommage aura lieu à 11h au Monument de la déportation situé au Cimetière de la Chauvinière

A Angers (49) : Pour la seconde année consécutive à Angers, deux demandes récurrentes des associations LGBT, membres du MDH et de l’appel du 15 mars 2005, sont réalisées, à savoir être officiellement invitées à la cérémonie et pouvoir participer au financement d’une gerbe commune. Quazar s’en félicite et souhaite désormais que le Message national commun des associations de déportés, lu lors de la cérémonie, mentionne toutes les catégories de déportés.

 

Quazar appelle ses membres et sympathisants, ainsi que tous les citoyens, à participer à cette Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, à 10h30 à la stèle des Fusillés de Belle-Beille, avenue Notre-Dame du Lac, étang Saint-Nicolas, à Angers.

 

A Metz (57) : Au lendemain de la cérémonie agitée d’avril 2009, le préfet de Région a reçu Couleurs Gaies pour entendre son unique revendication depuis plus d’une décennie : que soient cités dans la cérémonie départementale à la mémoire des victimes de la déportation tous les motifs de déportation.

Couleurs Gaies a présenté une proposition alternative à la citation des motifs dans les discours : la pose devant le monument de Queuleu du fac-similé de la plaque commémorative présente au mémorial national de la déportation à Paris, citant tous les motifs de déportation.

Après 4 relances de l’association, une seule réponse écrite du Préfet : oui à une plaque… mais quelle plaque ? à quel emplacement ? AUCUNE REPONSE.

Malgré les recommandations de la HALDE (08/06/2009) en la matière, aucune invitation aux réunions de préparation de la cérémonie n’a été adressée à Couleurs Gaies.

Ainsi, Couleurs Gaies vient d’adresser, par son Avocat, un recours au Président de la République pour lui demander de faire respecter en Moselle une circulaire du 8 avril 2005 qui indique que les associations rappelant la mémoire des personnes déportées en raison de leur homosexualité doivent être conviées aux préparations des cérémonies.

La HALDE va être également saisie de ce dossier.

 

Pour réunir les conditions nécessaires à une cérémonie sereine, Couleurs Gaies exhorte la Préfecture,

  • soit de faire citer les motifs de déportation au cours de la cérémonie du 25 avril 2010,
  • soit d’intégrer de façon pérenne une plaque identique à celle apposée à Paris par le Ministère de la Défense, au protocole de la Journée du souvenir au fort de Queuleu en la plaçant devant le monument où se situe la cérémonie, et non quelques mètres plus loin pour l’oublier dès 2011…

 

A Lille (59) : L’association Les Flamands Roses porte le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité depuis 1991 à Lille. A l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, elle participera à la cérémonie officielle organisée à La Noble Tour, rue des Déportés à Lille, à 10h, cérémonie où elle déposera une gerbe spécifique.

 

Les Flamands Roses invitent toutes les personnes et les associations concernées par le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité, ainsi que leurs sympathisantEs, à les rejoindre lors de cette cérémonie.

 

A Strasbourg (67) : Christophe Charpiot, président de l’association Les Oubliés de l’Histoire, dédiée à la mémoire des homosexuels, des Roms et des usagers de la psychiatrie victimes de la déportation, et délégué du MDH, assistera lors de la cérémonie officielle au dépôt d’une gerbe unique. La cérémonie aura lieu à 12h sur la Place de la République.

A Lyon (69) : David Souvestre, le délégué du MDH et président de la Lesbian & Gay Pride a été invité à la cérémonie officielle comme cinq autres présidents d’associations LGBT lyonnaises. Un dépôt de gerbe unique aura lieu lors de la cérémonie prévue à 11h30 devant le Veilleur de Pierre, Place Bellecour, Lyon 2ème.

 

A Paris (75) : les délégué-es du MDH, Jean-Bernard Peyronel, Pierre Serne et Ariane Le Doré-Goodwin, ont été invité-es aux cérémonies prévues au Monument de la Shoah à 14h30, à l’Ile de la Cité à 15h30, à l’Hôtel Lutécia à 16h45 et à l’Arc de Triomphe à 18h30. Il sera procédé au dépôt d’une gerbe unique.

 

A Evry (91) : pour la 4ème année consécutive, l’association ANGEL 91 a été invitée à participer à la cérémonie officielle au cours de laquelle, après avoir été citée par le maître de cérémonie, elle déposera, comme les autres associations œuvrant pour la mémoire, une gerbe identique à celles des autres associations portant la mention « aux déportés homosexuels ». L’hommage aura lieu à 12h devant le Palais de Justice (rue des Mazières).

 

A Montreuil (93) : Pour la 2ème année consécutive, Pierre Serne, délégué du MDH, a été invité par Dominique Voynet, Sénatrice-Maire à déposer une gerbe portant un triangle rose et un triangle noir. Il sera accompagné pour ce geste symbolique de Catherine Morin Le Sec, de la Coordination Lesbienne en France.

La cérémonie débutera à 11h au Monument situé sur l’avenue de la Résistance, au niveau de la Croix de Chavaux.

Le MDH tient à saluer la volonté de l’équipe municipale de Montreuil qui a eu le souci d’organiser une cérémonie œcuménique et plurielle, en ayant le souci d’y associer le plus grand nombre de représentants des victimes persécutées pendant la Seconde Guerre Mondiale.

 

A Arcueil (94) : Ariane Le Doré-Goodwin, la déléguée du MDH, déposera une gerbe au nom du MDH sur laquelle sera marquée la phrase suivante : « Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle à l’ensemble des déporté-es ». La cérémonie débutera à 11h au Monument aux morts situé sur la Place de la République.

 

 

Le MDH prend acte avec regret de la persistance d’une reconnaissance à géométrie variable de la déportation pour motif d’homosexualité et de l’inégal traitement réservé aux associations portant cette mémoire.

 

 

Faisant abstraction des difficultés rencontrées ici ou là et considérant que le devoir de mémoire est plus que jamais nécessaire, le MDH invite le plus grand nombre de personnes à rendre hommage aux déportés pour motif d’homosexualité à l’occasion de la 65ème Journée du Souvenir de la Déportation.

 

 

 

 

Hussein BOURGI

Président du MDH

http://deportation-homosexuelle.blogspot.com

06 89 81 36 90

 

 

 

 

Montpellier, le 7 mai 2010

« la mémoire est la sentinelle de l’esprit »

   William Shakespeare 

Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle rend

Hommage à Magnus Hirschfeld (14 mai 1868 – 14 mai 1935)

 

 

Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle édite la publication ci-jointe afin de rendre hommage à Magnus Hirschfeld, l’un des pionniers du mouvement homosexuel, auquel le péril nazi a imposé l’exil.

 

Médecin brillant et humaniste militant, cet intellectuel Allemand de confession Juive a joué un rôle décisif dans son pays et en Europe. Il lutta en faveur de la décriminalisation de l’avortement, il s’engagea en faveur de la protection maternelle et de l’autorisation du mariage des institutrices et des servantes.

 

Mais Magnus Hirschfeld s’est surtout illustré en raison de son combat en faveur des droits des homosexuels. En effet, si l’homosexualité a existé de tous temps, Magnus Hirschfeld a eu le mérite de poser la question de son acceptation sociale alors que celle-ci était souvent réduite à une pratique sexuelle plus ou moins clandestine.

 

Contemporain de l’écrivain Français André Gide, qui revendiquait  »un droit de cité pour l’homosexualité et une citoyenneté à part entière » pour les homosexuels, le médecin Allemand Magnus Hirschfeld s’était quant a lui fixé comme credo  »l’égalité des droits grâce a la science ».

 

Marqué par le procès d’Oscar Wilde et par le suicide d’un de ses amis homosexuels, Magnus Hirschfeld va se lancer dans un combat afin de changer le regard, le discours et le traitement que la société réservait sur les homosexuels.

 

La fondation de son Institut de Sexologie a eu un retentissement international pour la qualité de ses travaux ; la richesse de ses collections (des dizaines de milliers de livres, de photos, de dessins, de gravures et d’objets) attirait des visiteurs du monde entier. Le foisonnement d’initiatives prises par Magnus Hirschfeld avait fait de Berlin une place forte pour la visibilité homosexuelle et de son Institut de Sexologie un havre de paix pour les homosexuels. Ce fut hélas un havre de paix, fragile et éphémère, qui allait connaître un sort tragique.

 

 

Le courage et la persévérance de Magnus Hirschfeld lui ont très vite valu les attaques les plus dures des milieux conservateurs allemands. L’arrivée des nazis au pouvoir allait décupler la haine qu’il pouvait leur inspirer. Juif, homosexuel, homme de gauche, intellectuel avant-gardiste, Magnus Hirschfeld réunissait à lui seul plusieurs identités rédhibitoires aux yeux de ses adversaires, qui en ont vite fait leur bouc émissaire.

 

Harcelé, boycotté, censuré, agressé, cela n’a pas empêché Magnus Hirschfeld de jeter toutes ses forces dans son combat : le combat de sa vie.

 

Magnus Hirschfeld fut pour les homosexuels Allemands, ce que Harvey Milk sera quelques décennies plus tard pour les homosexuels Américains : un père fondateur !

 

75 ans ont passé, et aucun hommage digne de ce nom n’avait été rendu en France à cet homme au parcours exceptionnel. A notre manière et avec nos moyens, nous avons tenu à réparer cette injustice et à faire œuvre de mémoire.

 

Nous remercions tous les observateurs et acteurs qui ont bien voulu nous livrer leur témoignage sur Magnus Hirschfelf afin de le découvrir ou plus exactement de le redécouvrir.

 

Enfin, nous dédions ce travail entamé il y a plusieurs mois maintenant à notre regretté Jean Le Bitoux. Ce projet avait suscité son adhésion enthousiaste ; mais sa disparition brutale survenue le 21 avril dernier nous a privés de la contribution écrite que nous lui avions demandée.

 

 

 

 

Hussein Bourgi,

Président du MDH

06 89 81 36 90

 

PV de réunion en préfecture : 

Enfin, les homosexuel-le-s auront une place dans la cérémonie officielle de la Journée Nationale du Souvenir des victimes et des héros de la Déportation du Dimanche 25 avril 2010 à Marseille

La réunion en préfecture de préparation des cérémonies commémoratives du 1er semestre 2010 s’est tenue le 18 mars 2010.

La question de la participation des homosexuels à cette cérémonie s’est jouée en 4 temps :

  • Avant la réunion

Pour la 4ème année, au double titre de l’association Mémoire des Sexualités et du Mémorial de la Déportation homosexuelle, je participe à ces réunions de préparation. La réunion est toujours un peu un examen de passage, marquée par l’appréhension des uns et des autres serrer la main du représentant, un peu importun, des homosexuels qui vient perturber l’ordonnancement officiel de ces réunions.

Et le fait que la Halde, saisie en septembre 2009, n’ait toujours pas pris de position (officielle) rend le tour des poignées de mains aussi délicat que les années précédentes.

Il y a eu à ce moment là des attitudes un peu contrastées de la part des divers interlocuteurs que seules les étapes suivantes permettront de comprendre :

  • Patrick Forêt, chef du protocole de la Préfecture 13, et Mme Michèle Amadeï-Gilly, du protocole de la Ville de Marseille, sont tous deux accueillants.
  • Le représentant du préfet, M. Proisy, tout nouveau dans ce cénacle, fait le tour des uns et des autres, et m’écoute en aparté me présenter et lui dire que nous sommes depuis de très nombreuses années marginalisés lors de la Cérémonie de la Déportation, il me répond « les derniers seront les 1ers » puis se rattrapant un peu, il ajoute « c’est ce que dit l’évangile ».
  • Mme Genovesio, présidente depuis 5 ans de l’association des Déportés, Internés et Résistants, réagit en se bloquant « ça sera non ! », je lui réponds que nous avons saisi la Halde et que nous espérons quelque chose de sa part. Mais elle qui il y a 3 ans disait, à titre personnel, et en tant que déportée avec sa mère lorsqu’elle était petite fille, qu’elle qui ne voyait pas d’inconvénient à ce que les homosexuels participent à la gerbe commune (mais qu’elle n’était pas maître de la décision), préfère alors se détourner.

Je note que Jean-Marc Astor, invité au titre des Oubliés de la Mémoire, n’est pas là.

  • En 1er point de l’ordre du jour est discutée la question de la cérémonie du 25 avril 2010
  1. François Proisy, nouveau directeur de Cabinet du Préfet se présente comme ancien sous-préfet de Verdun, grand habitué des cérémonies commémoratives. Avant le déroulé de la cérémonie, il donne la parole à Monsieur Francis Agostini, président de la Maison du Combattant (il a le grade de commandant, il est ancien d’Algérie, et ancien conseiller régional Front National) qui est un peu remonté « nous avons été sommés par la Halde, nous ne comprenons pas très bien nous avons reçu plusieurs fois les représentants de l’association que nous respectons tout à fait, dans les locaux de la Maison du Combattant, nous nous appliquons à respecter la loi républicaine ». L’association requérante – qui a de fait été très bien reçue à la Maison du combattant en 2007 – n’est pas mentionnée.

La Halde est donc intervenue, à temps, et visiblement avec précision et fermeté, les autres interlocuteurs publics ne demandent pas davantage d’explication, ils semblent donc être au parfum.

  1. Proisy m’invite alors à m’expliquer.

Je dis alors que je découvre tout cela, que nous avons effectivement saisi la Halde en septembre 2009 car depuis 15 ans les homosexuels déposent une gerbe à l’occasion de la Cérémonie de la Déportation, mais qu’ils sont repoussés après la cérémonie officielle parce que les associations de Déportés refusent de les associés à la Gerbe Unique, d’année en année il y a de plus en plus de monde après la cérémonie officielle pour accompagner la gerbe des homosexuels au point d’en faire une 2ème cérémonie, et la cérémonie de l’an dernier a été marquée par une affluence assez exceptionnelle, avec des représentants de tous les partis politiques, les lycéens mêmes sont restés, et le protocole de la Ville de Marseille était là pour nous aider come il le fait depuis de très nombreuses années.

  1. Proisy se tourne alors vers M. Francis Agostini : « Vous n’êtes pas contre de nouveaux contributeurs quels qu’ils soient ils ne peuvent être exclus, la porte est ouverte pour participer à la gerbe commune, il ne peut être question d’avoir un dépôt de gerbe après coup, il n’y a aucune raison d’avoir plusieurs cérémonies successives, cette situation n’est pas conforme ; les choses sont claires, le président Agostini a été clair, la porte est ouverte, plus on fait sobre et plus les choses passent ».
  2. Proisy pense alors avoir circonvenu sa résistance.
  3. Agostini se garde de dire non, il pense cependant pouvoir reprendre l’offensive en parlant « de choses beaucoup plus graves », pour lui qui représente 46 associations « les partis politiques ! ce n’est pas une cérémonie patriotique ! il faudrait que l’Etat remette de l’ordre, à Paris au quai Branly on a voulu ajouter des civils tués en Algérie, si on laisse faire où va-t-on aller, c’est le foutoir! ». Le Colonel, représentant le Général Gouverneur Militaire, ajoute « pour le 11 novembre, on a des remises de gerbes de paris politiques, c’est choquant ! ».
  4. Proisy indique qu’il y a des cérémonies officielles et d’autres non, le message est brouillé, on ne sait plus ce qu’on commémore, ….Il appartient à l’Etat de rappeler à l’ordre, … si vous êtes témoins de cela dites le nous, mettez-vous en contact avec M. Agostini, soyons tous unis ». Nous sommes loin de notre sujet, M. Proisy pense un peu que le débat est clos. Il semble avoir obtenu l’intégration des homosexuels à la gerbe commune.

 

  • Offensive des associations de déportés

C’est alors que Mme Genovesio prend la parole « Il n’est pas question qu’ils déposent avec nous !… nous représentons les associations de déportés et leurs familles, il y avait 3 associations de déportés qui déposaient conjointement, il n’en reste qu’une, l’ADIRP ». Un monsieur ajoute que l’Amicale des Déportés d’Auschwitz dépose de son côté lors de certaines cérémonies.

Je manifeste alors mon désappointement : peut-on accuser les homosexuels de n’avoir pas de familles ? On nous a dit pendant tant d’années qu’il y avait une gerbe unique, et maintenant on nous empêche d’y être associés ? C’est une question républicaine qui est ici posée, nous nous tournons vers les autorités publiques.

 

  • Le directeur de Cabinet du Préfet propose un moyen terme

Voyant la situation bloquée, M. Proisy insiste « intégrons le dépôt de gerbe des homosexuels (1ère fois qu’il emploie le terme « homosexuels ») dans la cérémonie officielle, on ne dépose plus en catimini…Pourquoi ne les laissez-vous pas déposer avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, en ce cas ? » (en effet une autre gerbe est déposée par cette Fondation).

Mme Genevesio explique alors que cette Fondation, créée ces dernières années par les associations de Déportés, l’a été pour prendre le relais des différentes associations lorsqu’elles n’auront plus de survivants « c’est notre enfant » dit-elle.

  1. Proisy propose alors que les homosexuels déposent leur gerbe après la gerbe Unique et après celle de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dans le cadre de la Cérémonie officielle. Il me demande mon accord, je réponds positivement.
  2. Agostini tente alors une dernière offensive : « Pour les juifs, ont peut parler d’héroïsme ! ». C’est alors que le chef du Protocole de la Préfecture qui a fait quelques rappels à la loi au cours de la discussion, tranche en quelque sorte, en rappelant que cette Cérémonie concerne les héros mais aussi les victimes de la déportation.

 

Le débat sur la première Cérémonie de ce semestre est clos.

La lutte a été sévère mais la bataille valait la peine. Les homosexuels sont enfin reconnus dans la Cérémonie officielle de la Journée Nationale du Souvenir à Marseille.

La Ville et l’Etat ont été des alliés de poids, le Conseil Général, le Conseil Régional et, le dernier arrivé, la Communauté Urbaine ont été aussi des alliés, discrets, mais tout aussi essentiels du fait de leur participation importante aux dépôts de gerbes des homosexuels, ces dernières années.

Et la Halde, discrètement, semble avoir joué un rôle décisif.

Une belle bataille est gagnée, il reste maintenant aux LGBT à être à la hauteur en étant présents nombreux lors des Cérémonies à venir.

 

Pour la mémoire de Pierre Seel et de tous nos déportés.

 

Christian de Leusse

23 mars 2010

Mémoire des Sexualités Marseille

Délégué du Mémorial de la Déportation Homosexuelle