Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation
Discours de Valérie Fourneyron, Maire de Rouen – 28 avril 2008
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des déportés et des familles de déportés, Mesdames et Messieurs les représentants des différents cultes,
Mesdames et Messieurs,
C’est la mémoire qui nous rassemble aujourd’hui.
Elle nous rassemble afin que, solennellement, avec respect, nous honorions le souvenir de celles et de ceux qui, par la plus absurde et la plus terrible manifestation de la barbarie humaine, ont connu la déportation, ont vécu l’horreur des camps, ont été marqués à jamais par la souffrance et la mort.
- Il y a plus de soixante ans, les soldats alliés et avec eux le reste du monde découvraient, bouleversés, l’existence et le dessein effroyable des camps nazis. Auschwitz, Birkenau, Dachau, Buchenwald, Mauthausen, Treblinka, Sobidor, les noms s’égrenaient à mesure que les nations réalisaient qu’une des plus terribles tragédies de leur histoire s’était déroulée sous leurs
6 millions de juifs ne sont jamais revenus de leur funeste voyage. Les deux tiers des juifs d’Europe, dont un million et demi d’enfants, ont été assassinés.
Une perte inestimable pour l’humanité. « Des enfants juifs qui n’étaient pas encore nés ont été condamnés à mort, disait Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, rescapé de la Shoah, dans un discours à l’ONU. C’est une véritable usine de la mort qui a été créée et les assassins sont venus pour tuer et les victimes pour mourir.
Ce fut l’extermination froide, mécanique, implacable d’un peuple et de tous ceux qui s’opposaient. Toutes et tous victimes d’un crime contre l’humanité, les mots ont ici leur sens. Un crime contre l’humanité, contre l’essence même de l’homme, son être même. Ils ont été exterminés parce qu’ils étaient. Leur faute était d’exister.