Bernard Romieu

 IN MEMORIAM BERNARD ROMIEU

Décédé le 23 mars 2024 à 93 ans et demi

 

  Les Invisibles : Sébastien Lifschitz en 2013

Des ascendances catholiques et protestantes, Un grand père créateur d’un commerce de café, une tante, Germaine Romieu, co-fondatrice avec Mlle Grousset et Mlle Pila, de l’Institut carmélitain de ND de Vie. Il se souvient de leur modèle le père Marie-Eugène qui jouait à cache-cache avec lui, enfant, dans les bosquets.

Un père adoré capoulier du Félibrige

A Galice, près d’Aix-en -Provence, une famille heureuse

Une adolescence studieuse et sportive à l’œuvre Alleman, les amitiés

Un immeuble familial rue Jaubert

Le Père Ruby, très admiré

La chorale, le chant, les Baladins, les chants provençaux, mais aussi Don Giovanni et La Cenerentola

La Provence, la méditerranée de Delphes à Phocée

Professeur d’histoire en Alsace et à Marseille, intérêt pour les grands historiens (de Strabon à Georges Duby)

Arcadie

Maurice Chevaly, l’histoire de la Provence

Le poète

La joie de vivre, la gentillesse, les amis, la confiance dans les autres

De fortes amitiés qui l’ont menées en Pologne (au temps du rideau de fer), en Suisse, en Grande Bretagne (Glyndebourne, Pevensey, le Sussex), dans le Jura (Jacques le bien aimé, bienheureuse relation, l’Arbois, la Cuisance, la marmite des Géants)

Apprécié par tous à l’Ehpad

Il concluait un poème : « Qu’automne de pourpre irradie / Feuille en ultime concerto / Et mon affection réjouie, / Vous souhaite une année allegro. »

Puis en 2014 un autre poème : « Je souhaite à vous tous, affection, amour, chansons et humanisme, santé et amitié, rêves et réalités, et aussi mes très chers, tout ce que vous voudrez ! à vous les miens » Et bien sûr, la chouette est sa signature

                                               

 

 

Bernard Romieu a été victime d’un prédateur :

nous cherchons un journaliste d’investigation

Un prédateur a sévi dans une association – l’association GSF 13 (Gay Seniors Friendly 13) – il a été jugé et condamné à deux reprises mais la justice n’a mis à jour qu’une très petite partie de l’affaire.

Il s’agit de Dominique Peyrolle Degalls, aidé de son ami.

 

Ce que nous savons :

Un 1er jugement s’est tenu le 19 mai 2022, à notre connaissance ce jugement a condamné ce prédateur à 10 mois d‘emprisonnement avec sursis probatoire de 2 ans, il est déclaré coupable d’abus de faiblesse et condamné à verser 60 368 € soit les sommes qui ont été constatées comme prélevées sur son compte bancaire de Bernard Romieu, grâce à sa CB dont il avait obtenu le libre usage, il est condamné aussi à ne plus diriger une association. Mais cela sous toute réserve puisque nous n’avons pas eu entre les mains le texte du jugement.

Un 2ème jugement a condamné le prédateur et son compagnon, trésorier, ainsi que l’association GSF13 à verser aux signataires de cette note – ainsi qu’aux quotidiens qui se sont fait l’écho de cette affaire (Libération et La Provence) – des indemnités. M. Peyrolle Degals tentait par ce procès de nous accuser en diffamation parce que nous avions révélé cette affaire.

Bernard Romieu, 93 ans, est en aujourd’hui Ehpad. Il avait eu jusque-là une vie très active, en tant qu’enseignant en particulier. Lorsque B. Romieu vivait encore dans son appartement, il a obtenu un double de ses clefs et sa carte bancaire Il a trouvé le moyen de mettre à l’écart ses amis et sa famille en décrochant son téléphone. Il l’a placé en Ehpad, après quoi il a vidé à son seul avantage le contenu de son appartement (biens de familles, argenterie, peintures, vaisselle, bibliothèque, œuvre d’art, biens personnels, etc.). Il s’est occupé de disperser toutes ses affaires et de les vendre, puis il a trouvé une agence immobilière et un notaire afin de vendre l’appartement.

Le même personnage avait créé quelques années auparavant une association d’animation en direction des séniors gays isolés, GSF 13, il a profité de cette position pour lui rendre service le plus de services possibles et mettre peu à peu la main sur ses biens, en abusant de sa confiance.

Si ce personnage était le plus visible, il fonctionnait en duo, son acolyte, un juriste travaillant dans une banque a su faire pression sur B. Romieu et le pousser à rédiger tous les documents nécessaires destinés à la banque (pour les signatures des chèques), à l’Ehpad (où il a été placé), à l’agence immobilière et au notaire (pour la vente de l’appartement), etc. Cet abus de confiance a été possible du fait de l’affaiblissement rapide de B. Romieu, sa signature a été obtenue plusieurs fois par la pression psychologique et leur a permis de franchir ces diverses étapes sans encombre.

Nous avons pu constater qu’une fois mis en Ehpad, B. Romieu a pendant plusieurs mois été très marqué par la violence psychologique dont il avait été l’objet. Il ne cessait de faire des cauchemars, craignant le retour de ce prédateur devenu peu à peu violent, tant il avait soif d’arriver à ses fins avant d’attirer l’attention.

Nous avons joué un rôle utile pour tenter de déjouer l’escroquerie dont B. Romieu était l’objet : nous avons compris comment ce prédateur isolait B. Romieu, nous avons vu que cet homme avait acheté une petite voiture avec l’argent de B. Romieu en utilisant sa carte bancaire, nous avons pu constater que cette carte bancaire a été utilisée lors d’un voyage de l’association en Espagne (lors du paiement de 3 repas au restaurants à plus de 500 € pour 10 membres de l’association). De plus nous avons pu découvrir que dans l’appartement de ce personnage de nombreux objets et œuvres d’art qui étaient antérieurement dans l’appartement de B. Romieu, nous avons pu en présenter les photos lors de l’enquête policière. Enfin nous sommes intervenus à temps pour prévenir le frère de B. Romieu de la vente de l’appartement que ce prédateur tentait d’obtenir à son profit.

Nous avons alerté le procureur de la République, une enquête policière a été diligentée, mais le procureur Xavier Tarabeux n’y a pas donné suite. Il a fallu un autre procureur Mme Dominique Laurens pour qu’une procédure soit engagée.

Nous savons aussi que d’autres personnes ont été la proie de cet individu. Maurice Chevaly qu’il a aidé à rédiger son testament et dont il a pu vider l’appartement contenant beaucoup de belles choses (sculptures, œuvres d’art, livres, etc.) dans les 48h qui ont suivi son décès, à l’âge de 99 ans, parce qu’il détenait les clefs de son appartement.

Et il a obtenu d’être « adopté » par Mme Fernande Houard Bieron, elle a accepté de l’adopter ce qui lui permet de se faire aussi appeler désormais, autant qu’il le souhaite, Dominique Bieron.

A l’heure où tant de personnes âgées sont isolées et démunies, il nous paraît essentiel de mettre à jour ce genre de pratique. C’est pourquoi nous jugeons utile de faire appel à davantage d’investigations.

Ce que nous ne savons pas :

  • Nous ne savons pas le contenu exact du premier jugement : ce jugement a opposé le prédateur et le frère de B. Romieu – avec la cosignature de B. Romieu qui déjà perdait ses esprits – que nous avions alerté à temps pour qu’il intercepte le chèque correspondant à la vente de l’appartement. Le frère de B. Romieu ne nous a pas communiqué ce jugement et ne nous fait pas savoir à ce jour si ce prédateur a réglé la somme (60 000 € a priori à partir des versements effectués avec la carte bancaire) à laquelle il a été condamné. A notre connaissance il a fait appel mais nous n’en avons pas de nouvelle.

Un 2ème procès a eu lieu, car M. Peyrolle Degalls a porté plainte contre nous pour avoir révélé à la presse cette affaire, mais il a été condamné, à charge pour lui de nous verser des indemnités ainsi qu’aux 2 journaux qui ont révélé cette affaire, de 1 500 € pour chacun.

  • Nous ne savons pas si Bernard Romieu a reçu les sommes auxquelles Dominique Peyrolle Degalls a été condamné en première instance du 1er procès. Nous n’avons pas pour notre part touché les indemnités décidées lors du 2ème procès, il nous est suggéré de faire appel à un huissier pour cela.
  • Nous nous interrogeons sur la facilité avec laquelle on a pu peut faire signer des documents à une personne isolée et fragilisée et sur l’incapacité des différents interlocuteurs à détecter ces pratiques :

– Si l’on peut admettre que la banque n’a pas vu que sa carte bancaire était utilisée frauduleusement (sur le territoire national et en Espagne) ni que des chèques ont été signés sous la contrainte

– Comment une agence immobilière a-t-elle pu procéder à la mise en vente de l’appartement sur la foi d’un mandat signé par le propriétaire ? Si celui-ci était présent comment n’a-t-elle pas détecté la pression qui était exercée ?

– Pour le notaire les mêmes questions se posent.

– Pourquoi les clefs de l’appartement sont-elles restées si longtemps entre les mains du prédateur ?

– Comment l’Ehpad a-t-il pu accepter d’héberger Bernard Romieu, accompagné par une personne étrangère à la famille ?

– Comment cette personne a-t-elle pu obtenir de l’Ehpad de ne faire savoir à aucun de ses amis la présence de B. Romieu dans son établissement ? Cela lui a laissé le loisir de vendre son appartement et de disperser ses biens sans que ses proches ne le sachent. Ainsi les signataires de ce texte qui sont ses amis n’ont pas pu savoir dans quel Ehpad il était et ont été interdits d’y accéder pendant plusieurs semaines lorsqu’ils ont enfin pu découvrir où il était.

– Pourquoi la direction de l’Ehpad a-t-elle été incapable de détecter les causes du désarroi psychologique dans lequel était B. Romieu au cours de sa première année de présence ?

Nous nous mettons à la disposition de toute personne qui voudra bien regarder de près les tenants et aboutissants de cette pénible affaire.

Michel (qui préfère rester anonyme) et Christian de Leusse Février 2024

  M. Dominique Peyrolle Degalls, le jour de son procès.

 

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